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Les commentaires de Taverne



  • Taverne Taverne 12 janvier 2023 11:27

    Le loup de la fable déclare « ce ruisseau m’appartient’ !

    J’y vois la même idée dans la citation de l’Emile. Rousseau parle de l’homme »avisé« , de celui qui s’est »avisé« de profiter, abuser, faire main basse de manière très opportuniste ». Cet homme qui s’est avisé de s’approprier la nature déclare « cette terre m’appartient » et la force de cette déclaration vaut droit pour le présent et l’avenir et défend à tout imprudent de s’aventurer à la contester ou, tout simplement, de venir puiser, pour ses besoins essentiels, dans les ressources naturelles comme cela se fait dans les sociétés primitives justes et bonnes (selon Rousseau) où la civilité et la nature ne font qu’un.

    Il me semble que la privatisation de la nature au profit du plus fort est justifiée dans la fable par la noblesse qui tient dans la force du loup. Ce dernier considère qu’il mérite de détenir un droit sur toute la nature, droit qu’il dénie aux êtres inférieurs. La méprisable sentence « si ce n’est toi, c’est donc ton frère » signifie « vous, les moutons, vous n’êtes pas dignes de posséder, vous êtes vils, vous êtes tous les mêmes (amalgame du »si ce n’est toi, c’est donc ton frère"). 

    Sans rapport direct mais pour illustrer, Jean-Baptiste Lully s’arrogea un monopole (1) sur toute la musique française. Il le fit avec l’aval du roi, le loup en cette circonstance. En plus de la nature, les dominants (les loups) veulent dominer la création intellectuelle et artistique ! 

    (1) En 1672, Jean-Baptiste Lully obtient un privilège qui fait défense à toute personne « de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues, sans la permission par écrit dudit sieur Lully, à peine de dix mille livres d’amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations, habits…. »



  • Taverne Taverne 12 janvier 2023 10:54

    @Robin Guilloux

    La notion d’abus de droit est une théorie très récente dans l’histoire du Droit et elle ne trouve à s’appliquer que très rarement.

    « Mais à partir de quand y a-t-il abus ? Rousseau ne le dit pas. »

    Il me semble, au contraire, qu’il le dit bien dans cette célèbre citation. Comme le dit Paparazzo, c’est la parole déclaratoire animée par un appétit naturel sans limite qui constitue l’abus en permettant de s’arroger des terres. Cet accaparement est fait au nom du droit, qui n’est pas un droit juste et naturel mais le droit du plus fort, comme dans la fable Le Loup et l’Agneau.

    Le prétendu droit invoqué dans cette déclaration fondatrice est fallacieux et source de toutes les inégalités. Ce « droit » n’est ici que le supplétif du droit naturel et juste. La caste la plus riche s’en revendique pour s’établir et se garantir la meilleure part. 

    La contradiction (apparente ?) soulevée n’en est pas une. La phrase est à resituer sous le titre de l’ouvrage : « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ». Ce ne sont pas des contes d’Emile et une nuits mais une vraie critique du droit de propriété décrit comme un droit qui a dérivé.

    La civilité a mal tourné. Il faut refonder la civilité entre les hommes (et les femmes).



  • Taverne Taverne 12 janvier 2023 09:44

    Entendu ce matin sur LCI (attention, c’est du lourd !)

    Pascal Perri, qui se fait le thuriféraire de la réforme, attribue (c’est ici qu’il faut bien s’accrocher !) l’annonce de la grève dans les raffineries par la CGT à l’infiltration en France de syndicalistes nord-coréens. J’ai bien dit « nord-coréens » ! C’est un fait connu que la virulence syndicale s’exprime fortement dans les rues de la Corée du nord, les manifestants n’hésitant pas à s’attaquer publiquement à Kim Jung-Un. Il a tout bon, le Perri. Sectarisme quand tu nous tiens...



  • Taverne Taverne 11 janvier 2023 14:34

    Tout conspire actuellement à inverser le mouvement et à ramener l’être humain à l’état sauvage en lui ôtant toute civilité.

    L’ensauvagement par Elisabeth nous rendra bêtes ! Bêtes de somme sans civilité car ayant tout perdu, bêtes prêtes à mordre la main vile qui nous vole.

    Chaque jour, cette main accapareuse nous prend un peu plus de notre substance d’individus libres et pensants. Et voici la cotisation ad vitam aeternam qui permettra de dégager encore plus de profits foisonnants et juteux pour ceux qui pompent notre sève ! Ceux-là même qui contribueront à l’ensauvagement du citoyen, voulant le réduire et le faire régresser dans sa nature, passera de civil à vil.

    Cela se passa en l’an deux mil vingt-et-trois,

    La main tomba et rendit l’avenir étroit...



  • Taverne Taverne 11 janvier 2023 13:54

     « Et pour profiter de cette réforme fabuleusement juste, combien me faudra-t-il d’années, madame Bornée ?

     Quarante-neuf-trois années de cotisation ! 

     Pour vous aussi ?

     Ah non, pas moi ! Je me suis auto exclue du nouveau système. La réforme nécessaire et juste ne s’appliquera qu’à celles et ceux qui sont nés après moi ».



  • Taverne Taverne 11 octobre 2022 16:56

    @Clark Kent

    Chuck Berry a « co-inventé » (et non inventé) le rock’n’roll avec :

    Rosetta Tharpe, 
    Hank Williams (dont le « Move it on over » a inspiré Bill Haley),
    Roy Brown et son « Good rockin’ tonight » dès 1947
    et même  allez !  Glenn Miller d’une certaine manière. 
    Puis sont venus Jackie Wilson et Roy Orbison et, synthèse des deux : Elvis, co inventeur également.



  • Taverne Taverne 11 octobre 2022 15:18

    @Clark Kent

    Cette citation de Paul Valery renvoie à l’idée de servitude volontaire développée par Etienne de la Boétie : comment se fait-il que les hommes soient à ce point obéissants qu’ils acceptent d’aller se faire tuer pour rien à la guerre ? Voilà un bien grand mystère.



  • Taverne Taverne 11 octobre 2022 14:54

    Je résumerai par cette trilogie : 

    Il faut un esprit de méthode (le bon sens), un esprit de profondeur (la conscience) et un esprit en lien physique avec le Vivant (la pensée).



  • Taverne Taverne 11 octobre 2022 14:46

    « L’homme est un animal social » est une citation attribuée à Aristote.

    J’en retiens surtout l’idée suivante : l’homme est resté un animal (confirmé plus tard par « l’homme est un loup pour l’homme »).

    Mais seul l’homme est bête car il est le seul à se faire la guerre (et, au sein de l’espèce : c’est plus l’homme que la femme).

    La bêtise, à vrai dire, est le propre de l’homme et l’on peut dire qu’il ne se prive pas d’en faire le plus large usage. 

    L’homme est censé être sensé dit Descartes en résumé : le bon sens est bien partagé mais nous en faisons mauvais usage. Le bon sens ne serait ainsi qu’un outil, en quelque sorte. Alors Descartes s’interroge sur ce qu’il y a de plus essentiel que ce simple outil : il y a la conscience.

    Le propre de la conscience est de douter. Elle peut douter au point de douter de sa propre existence (expérience du cogito). Dès lors, sachant cela, des esprits pervers s’emploient à convaincre des individus ou des peuples qu’ils n’existent pas après s’être eux-mêmes convaincus de l’inexistence de ces autres sur le plan humain (« ce sont des barbares, des nazies, des terroristes » : le vocabulaire varie selon les époques).

    Après le bon sens et la conscience, de quoi serait-il question ? Ah oui, la pensée. Ici, d’autres philosophes (Montaigne, Spinoza) ont bien expliqué que notre pensée est formée par les informations physiques que nous recevons. L’origine du bien et du mal même en découle : est bien ce qui nous réjouit, mal ce qui nous répulse. Puis, inversion chrétienne : est mal ce qui nous réjouit. Mais le lien avec les sensations primaires demeure dans la définition du bien et du mal.

    Cette pensée, ainsi forgée par les informations physiques du corps, doit être réexaminée à l’aune de la conscience et du bon sens cartésien.

    L’insensé est celui qui ne met pas en oeuvre ces trois dons de la nature : la pensée, la conscience et le bon sens.



  • Taverne Taverne 11 octobre 2022 14:07

    Merci pour cet article n’est point bête du tout.

    « Qu’est-ce que la guerre ? » est la question à se poser avant celle de l’art de la guerre. Vous y répondez par la citation de Von Clauzewitz : « La guerre est la continuation de la politique, par d’autres moyens ». 

    Peut-on prolonger la définition donnée ?

    Je dirai que oui. Von Clauzewitz parle de politique. Il évoque donc, sans le nommer, l’Etat et son gouvernement.

    D’où : qu’est-ce que l’Etat ?

    L’Etat repose sur trois éléments : le territoire, la population, le gouvernement. Les enjeux sont de ces trois ordres mais souvent brouillés parce que l’art de la guerre est celui de la manipulation. Donc, un état peut claironner un objectif et en poursuivre un autre tout différent. Par exemple, un état capitaliste se targuera de défendre des valeurs universelles et luttera pour ses intérêts économiques. 

    Je ne résoudrai pas l’équation ; je donne seulement ces pistes. Chacun tentera de la résoudre de son point de vue car en démocratie on ne doit pas penser pour l’autre ni à la place de l’autre. 

    « par d’autres moyens »

    Ce second terme de la définition de la guerre ne traite plus du pourquoi mais du comment. La réponse qu’on tentera d’y donnera viendra qualifier la guerre de « noble » ou de « sale ». Cette question est encore plus vaste que la première et on peut vite trébucher à cause de nos préjugés, la morale nous dictant souvent que l’ennemi fait une guerre sale et l’allié une guerre noble.

    Je me dis : Soyons toujours du côté de celui qui est attaqué mais ne soyons ni borné ni aveugle.



  • Taverne Taverne 11 octobre 2022 10:57

    La bonne ivresse (elle n’est pas celle de la guerre...)

    Il faut être toujours ivre, tout est là ; c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

    Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous !

    Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge ; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront, il est l’heure de s’enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

    Monsieur Baudelaire, s’il vous-plaît ! dans « Les petits poèmes en prose ».



  • Taverne Taverne 11 octobre 2022 10:42

    L’ivresse de « faire sauter » n’est pas le moindre de nos penchants. Et
    c’est pourquoi je fais sauter le « t » qui a frappé malencontreusement l’Otan. 

    C’est le fait du hasard mais un hasard heureux qui m’inspire cette réflexion : d’où nous vient cette ivresse de « faire sauter » qui nous vient dès l’enfance ? N’est-ce pas une spécificité humaine qui contient en germe un danger que nous n’avons pas la sagesse de contrôler ? A méditer. 



  • Taverne Taverne 11 octobre 2022 10:31

    L’Homme ne veut vivre que dans l’ivresse : l’ivresse du combat et l’ivresse tout court qui l’accompagne bien souvent, l’ivresse de la haine, l’ivresse de la propagande politique et médiatique, l’ivresse de la consommation. Toutes formes d’ivresse lui sont bonnes.

    Cette ivresse favorise l’escalade. On sait monter un escalier, on ne sait pas le redescendre marche après marche sans risque la chute quand on est trop ivre.

    Pour parler plus clair : l’ivresse de Zelenski (qui veut conquérir la Crimée : objectif non fixé par l’Otant) déclenche, à présent, celle de la Biélorussie. Ne faudrait-il pas calmer l’un et l’autre ?

    L’ivresse n’apporte jamais la sagesse. Mais les gueules de bois, quelquefois...



  • Taverne Taverne 10 octobre 2022 15:23

    @Attila

    Le zélé Zelensky ne serait pas si sûr de lui et va-t’en-guerre si l’OTAN l’avait limité à un rôle bien circonscrit et parfaitement légitime, à savoir : défendre son territoire et protéger sa population et, seulement si possible, reconquérir ce que l’Ukraine a perdu en 2022. 

    Mais la communication des Etats-Unis semble l’encourager à aller au-delà : affaiblir la Russie. C’est à l’Europe et à la France de dire que certains objectifs ne sont pas autorisés. Je crois que personne ne l’a missionné pour renverser le Poutinistan !

    Si les Etats-Unis veulent affaiblir la Russie, qu’ils le fassent eux-mêmes et pas en instrumentalisant l’Ukraine et l’Europe.

    Si c’est l’Ukraine qui a fait sauter le pont de Crimée et si (ça fait quand même deux « si ») les raisons sont uniquement stratégiques (couper la liaison pour les ravitaillements russes) cela reste de « bonne guerre ».

    Mais le zélé Zelensky ricane et proclame haut et fort qu’il veut reprendre la Crimée.

    QUI l’y autorise, qui le lui permet ? Que l’on nous dise qui ? On saura ainsi à qui s’en prendre en cas de dérapage ultime. Car on ne sait plus quelle est la limite qui est posée et, par conséquent, la guerre serait sans fin. Sans fin aux deux sens du mot : sans but clair et défini, sans terme. 



  • Taverne Taverne 8 octobre 2022 00:57

    « toutes les sociétés ont leur idéal, les sociétés cannibales pas moins que les sociétés policées. »

    La culture et la nature sont deux choses bien distinctes. Partant de ce constat, on peut inférer que le droit culturel est distinct du droit naturel. Le cannibalisme est une culture et c’est à ce titre que Montaigne la considère en se demandant si notre culture peut porter un jugement neutre sur une culture étrangère.

    Il existe autant de formes de droit positif qu’il existe de cultures différentes (vérité de côté des Pyrénées, erreur au-delà.)

    Mais il ne peut exister qu’une théorie du droit naturel parce que ce droit repose sur la nature et qu’il n’existe qu’une nature humaine. La nature est le règne du vivant, le règne du besoin. Tout besoin naturel reconnu universellement comme légitime est ainsi source d’un droit. On ne peut en dire autant des besoins créés de toute pièce par une culture donnée. Par exemple, le cannibalisme n’est pas un besoin naturel normal et légitime. La propriété non plus en tout cas pas au sens excessif que lui donne la culture de prédation et de domination. 







  • Taverne Taverne 6 octobre 2022 23:19

    @Robin Guilloux

    La conscience humaine, se revendiquant de la nature, a abouti à l’idée de droit naturel. Elle a eu raison de s’en revendiquer : la conscience n’est-elle pas partie intégrante de la vie et donc de la nature ?

    En revanche, la propriété ne me semble pas relever de la nature. Je crois qu’elle est la sœur de la domesticité. Levi-Strauss a dit que l’homme est la seule espèce qui s’est auto domestiquée. Ce n’est pas la nature qui l’y a conduit mais son instinct grégaire très poussé et son envie de domination. Domination n’est qu’abomination...

    Propriété et domesticité sont, à mon avis, les deux facettes d’un même phénomène. L’homme s’est un jour emparé d’un bout de terre et s’est est déclaré le maître puis il a agi de même avec la nature. Il y a « gagné »sa domesticité. Prenant conscience de son soudain état de servitude, il a alors asservi ses congénères. L’esclave est devenu à son tour une propriété. Aberration à laquelle la notion de droit naturel a mis fin, bien que la révolution bourgeoise ait maintenu et entretenu l’idée de propriété. 



  • Taverne Taverne 6 octobre 2022 22:26

    Salut Guy,

    La formule de Dieu ? Ne cherche plus : c’est la Vie. La voilà la formule de Dieu. Seul le vivant est digne d’intérêt. Le proton n’a rien de vivant et son changement d’état m’indiffère. Si j’étais croyant, je n’y verrais pas la main de Dieu. Mais je suis croyant d’une certaine manière puisque je crois à l’art, à la poésie, à la grandeur de la conscience humaine. 



  • Taverne Taverne 6 octobre 2022 22:07

    @Jason

    Je suis d’accord et je dirai même plus : droit et nature sont deux notions antinomiques. Mais la création de la théorie du droit naturel est néanmoins une invention géniale qui nous protège et qu’il nous faut défendre. C’est une fiction mais une fiction créatrice et bienfaitrice. C’est comme l’idée de démocratie elle est imparfaite mais faute de mieux il faut la valider. 



  • Taverne Taverne 6 octobre 2022 16:40

    Et pour conclure, il est proprement humain de se tromper. 

    Cet erratum ne surprendra donc personne :

    J’ai écrit : « Il est proprement humain et universellement humain de rire (Bergson le dit). » Je me corrige : Rabelais l’a dit et Bergson l’a théorisé.

    Errare humanum est. 



  • Taverne Taverne 6 octobre 2022 16:16

    « La Déclaration des Droits de l’Homme de 1793 stipule que le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »

    Tout est dit là et il n’y a rien à retrancher.

    Le droit naturel ne découle pas de la Nature : la propriété n’est pas une chose qui existe à l’état de nature. La liberté non plus (la nature n’est faite que de contraintes et de besoins). Enfin, on n’imagine pas une proie faire valoir son devoir de résistance à l’oppression face au prédateur qui s’apprête à la dévorer !

    Et pourtant, on peut véritablement parler de droit naturel car ces principes sont tirés du constat objectif de ce qui est proprement humain et universellement humain.

    Il est proprement humain et universellement humain :

    de penser (Descartes le dit),

    de rire (Bergson le dit). Ne riez pas ! Il y a encore trop d’endroits sur terre où il est interdit de rire sous peine de mort.

    Chaque être humain doit donc bénéficier du droit de penser et de s’exprimer y compris par le rire. Puisqu’il est prouvé que cela est universel chez l’être humain.

    Est-il proprement humain de pratiquer le cannibalisme ?

    Rien ne le démontre. Au contraire, il semble que cette pratique soit liée à des situations extrêmes ou à des moeurs très localisées, particulières et ne reposant pas sur un besoin naturel évident.

    Accepter le cannibalisme va à l’encontre de la théorie du Droit naturel puisque l’accepter revient à dénier le droit de propriété sur son propre corps. Tolérer le cannibalisme revient à tolérer a fortiori  et comme un moindre mal  l’esclavage, la suprématie du mâle et toute autre forme de possession de son corps par autrui ou par une puissance qui s’érige en Autorité. 

    Or, il semble que nos Révolutionnaires aient bien pensé et bien parlé.

    Puisque le propre de l’homme est de vivre en société (instinct grégaire) et de développer des moeurs communes, l’individu doit être garanti de pouvoir

    jouir de sa liberté à l’intérieur de cette société, liberté qui n’a de limite que la liberté des autres, pour que la société soit viable. 

     jouir de la propriété de sa personne (pas de servage ni d’esclavage) et des possessions nécessaires à son autonomie (car qui ne possède rien n’a aucune autonomie et dépend des autres...). C’est l’idée de « sûreté » qui proscrit l’arbitraire et la précarité récurente.

    Puisque le propre de l’homme est aussi d’être libre, chacun doit être conscient de son devoir de préserver ce trésor consubstantiel à la nature humaine en se réservant l’usage éventuel de la résistance à l’oppression, car sans ce devoir de résistance, la liberté n’est qu’un vain mot.

    « Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression » : c’est parfaitement juste et rien de doit être retranché.

    « Le but de toute association politique est la conservation » de ces droits : c’est l’idée du contrat social. Ce contrat social doit toujours garantir ces droits et prévenir autant que réprimer les graves abus de ces droits. 

    Toutefois, si aujourd’hui, rien n’est à retranché de ces mots, cette conception doit être éclairée d’un regard nouveau qui prenne en compte aussi le respect de la Nature et les besoins de l’être humain liés à la nature car l’individu n’est pas qu’un animal social. Il est aussi élément et partie prenante de son environnement.