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Commentaire de Cazeaux

sur Affaire Troadec : Caouissin, Compte numéroté, Complice


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Cazeaux Cazeaux 28 mars 2017 02:05
@amaot
Merci pour votre réaction argumentée.
Mais relisez bien mon article - qui m’a demandé croyez le bien beaucoup de travail, sachant que je prenais le risque d’être rattrapé par de nouveaux éléments inconnus avant de le boucler - et vous verrez que nous sommes d’accord sur pas mal de choses. Cela étant, je reprends les éléments majeurs de votre intervention.

La complicité de Charlotte
Je ne dis pas qu’elle ait voulu massacrer sa famille. J’évoque trois facteurs possibles :

1.de graves troubles d’ordre psychotiques longtemps enfouis qui finissent par éclore à l’âge de Charlotte : c’est hélas des choses qui arrivent et concernent plus souvent à ce stade, les filles que les garçons. Le profil de la fille plutôt introvertie, sérieuse, ayant peu d’amis, colle avec ce type de pathologie ;

2. une possible bonne relation avec les Caoussins, qui étaient son oncle et sa tante et qui jusqu’à ce qu’elle ait 8 ans, n’étaient pas fâchés avec leur père ;

3. un mauvais relationnel avec le père (comme pour le fils) qui a pu s’aggraver par l’histoire du trésor non partagé : le mobile de Charlotte est alors d’aider à rétablir une justice.


Le trésor

Vous mettez en avant le fait qu’on ait parlé de pièces puis de lingots. En fait, lisez mon 1er article sur l’affaire, dès le départ il a été question de « pièces ou lingots ». Cela ne change pas tant la mise. D’ailleurs, et je n’y avais pas pensé, les pièces sont non identifiables contrairement aux lingots. 6 millions d’euros cela fait 160 kilos de Napoléon. C’est une masse de taille mais pas inimaginable. Mettons que la grand-mère ait largement « gonflé » la réalité. De 6, on passerait à 2 : on est à 53 kilos et si l’on descend encore à 1 million, nous sommes à 26 kilos, le poids d’un sac de ciment. Ce qui me fait croire aux dires de la gd mère, c’est que :

1.il y a eu une brouille en 2006 assez sévère pour que Caoussin, d’une manière ou d’une autre, en arrive à tuer une famille. Il est rare qu’on tue, au bout de 10 ans, pour de seuls motifs de mésentente ; d’autant que dans l’affaire, c’est Troadec qui était réputé pour sa violence et ses colères :

2. je la vois mal imaginer totalement une telle histoire dans le seul but de corroborer les aveux du gendre ;

3. surtout : comment expliquer le standing de ce couple d’employés modestes ? Déjà leur pavillon n’est pas une bicoque bon marché ; ensuite comment avec des salaires modestes, payer des études privées aux enfants, aller tous les ans à l’étranger et posséder trois voitures, deux berlines cossues et une Peugeot d’un prix qui n’est pas celui de la vieille guimbarde qu’on peut offrir, et pas toujours, à un fils de 21 ans.


Caoussin qui croise Charlotte et peut ainsi entrer « en douce »
De soi, ce n’est pas impossible. Mais se pose la question : comment pouvait-il savoir que ce soir-là, elle sortirait et rentrerait à telle heure ? Allait-il faire 250 km au cas où ?

Votre dernière question : les parents auraient dû s’inquiéter parce qu’elle n’était pas rentrée à minuit. N’oublions pas qu’elle vivait déjà en dehors du toit familial durant la semaine. Avant de « déclencher le tocsin », on attend. Rentrer au delà de minuit quand on a 18 ans en 2017, ce n’est pas un drame.

Caoussin qui a agi seul
Je vous invite à relire mon article et à imaginer le contexte. Comment réussir le coup de façon insonore et rapide avec des cibles situées dans des endroits différents et sans faire usage d’une arme à feu ? C’est vrai qu’il y a le gaz paralysant. Il entre, paralyse le fils, le tue, puis monte à l’étage, paralyse les parents, puis les tue. Pourquoi pas ? Mais cela ne colle qu’avec l’hypothèse d’un meurtre sans mobile crapuleux.

Dernière chose, l’analyse des mouvements. Reprenez mon 1er article. J’y déplore la victoire de l’ADN sur Columbo. Il semble bien que le procureur mise beaucoup sur les moyens scientifiques de la police. C’est très à la mode dans les séries TV mais l’expérience montre qu’il y a parfois de grosses erreurs de commises. Le bon usage du « labo », c’est comme dans un Columbo : il vient au secours de l’enquête classique, fondée sur l’examen des indices qui posent problème et sur l’étude du contexte humain. Si l’on se fie en 1er sur des analyses de sang, d’ADN, de traces de mouvement, on peut passer à côté de l’essentiel.

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