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Commentaire de Christian Labrune

sur La gauche votait Pétain en masse plus qu'à droite, la rafle du Vel d'Hiv, le FN est né en 1972


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Christian Labrune Christian Labrune 28 avril 2017 22:06

à l’auteur,
Vous parlez d’un article de « réinformation », mais ceux qui connaissent un peu l’histoire de cette période n’ignorent pas grand chose des faits que vous rapportez. J’ai souvent rappelé sur ce site que Pétain avait reçu les pleins pouvoirs d’une chambre dont la majorité était « de gauche », et le document dont vous montrez le haut de la page, où Pétain corrige en les accentuant les dispositions prévues concernant la persécution des Juifs, est désormais tout à fait connu et parfaitement accablant.

Ce qui m’embarrasse - mais peut-être ai-je lui trop vite - c’est que vous paraissez implicitement dresser cette espèce de réquisitoire -parfaitement justifié- contre la bonne conscience de la gauche comme pour venir au secours d’un FN qu’on accuserait de tous les maux.

Si c’était le cas, vous seriez en train de déshabiller Pierre pour habiller Paul et un tel projet serait parfaitement absurde. Les propos négationnistes du père Le Pen concernant le « détail » ou ses jeux de mots sur les fours crématoires sont très exactement dans la continuité de l’idéologie pétainiste. A l’époque où le vieux vomissait ses conneries, je ne sache pas que la fille se fût en rien scandalisée ; or, c’est dès ce moment-là qu’elle aurait dû se désolidariser de son cher papa. Ca ne la heurtait probablement pas tant que ça, et elle peut bien désormais s’émouvoir ostensiblement d’un antisémitisme islamo-gauchiste, il suffit de suivre un peu les informations sur la télévision de Jaffa (I24news) pour voir que les premiers intéressés ne risquent jamais de la prendre au sérieux.

Ce qui serait intéressant, plutôt que d’opposer le FN à la gauche, ce serait d’étudier ce qui les aura toujours rapprochés. On ne peut pas oublier que c’est l’homme à la francisque, le copain de Bousquet, qui aura remis en selle un groupuscule fascisant en pleine décrépitude et nostalgique encore, au début des années 80 de la période de la collaboration. Le père Le Pen aura bénéficié, dans ces années-là, de la complicité des socialistes, lesquels auraient pu sans difficulté, en faisant pression sur les directeurs des chaînes de télévision (cela se faisait !), obtenir qu’on le vît moins souvent. Ils auront fait sciemment tout le contraire et le FN, depuis ces années-là, est devenu la béquille indispensable sans laquelle le PS n’aurait jamais pu mettre un pied devant l’autre aux élections. Le FN et le PS en France constituaient jusqu’à ces dernières semaines un système parfaitement symbiotique.

Le seul remède eût été, s’il y avait eu un conservateur qui pût rester crédible au-delà de la primaire et qui pût faire droit aux exigences pour la plupart tout à fait légitimes de ceux qui, depuis des années, se sont accrochés au FN comme des naufragés à un radeau pourri, de précipiter le déclin d’une officine qui n’est que la parèdre du PS. Sans le FN, il n’y a plus de PS. Le malheur, c’est qu’il semble que la réciproque ne soit pas vraie : le PS est mort, mais sa créature monstrueuse s’agite encore très bien, et dangereusement. 


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