Taverne

Les révélations de l’affaire Béttancourt ont porté atteinte à la légitimé de l’élection au suffrage universel - livrée 2007 -. Il ne faut pas laisser détruire le principe même de l’élection du président au suffrage universel. Ce principe met le président au-dessus de tout et lui confère l’irresponsabilité - au sens politique du terme - du fait de cette aura populaire. En restant en première ligne en refusant d’engager la responsabilité de son gouvernement et de l’Assemblée, le président met en danger son statut ce ne peut que porter une grave atteinte au principe du suffrage universel et ce qui serait lourd de conséquences pour l’avenir.

Maintenant, l’irresponsabilité politique n’est pas absolue : le président ne rend compte qu’au peuple : élection, référendum. Mais, en-dehors de ces mécanismes, il ne peut pas se permettre n’importe quoi. Admettre sa part de responsabilité, s’engager à corriger ses propres erreurs sont des messages vrais et forts qu’il peut adresser au Peuple.

« Pays légal, pays réel » : il faut ajouter aujourd’hui « pays médiatique » ; Cet un pays que Sarkozy a consodlidé à coup de communication et qui se retourne maintenant contre son créateur !

Il est évident que le président doit parler au pays réel et pas au pays médiatique sinon c’est le râteau assuré.

Ce qui supposerait un changement radical de discours et d’actes. Un médiatique « j’ai changé » ne suffira plus.

Ce qui ne veut pas dire le livrer en pâture mais faire confiance à la justice et donner les moyens à celle-ci de tirer au clair cette affaire. En s’accrochant à son poste par orgueil, Woerth ne peut qu’alimenter les soupçons chaque jour. En se retirant du jeu, il peut revenir blanchi avec un blason redoré. Sauf bien sûr si la justice le condamne pour des fautes graves.

De toute façon, dans cette optique, il faudrait que Sarkozy le dédouane en partie en reconnaissant qu’il a commis une erreur en lui confiant le poste de ministre du budget et de trésorier de l’UMP et qu’il s’engage à l’avenir à ne plus mélanger les rôles. Ce faisant, les réactions d’approbation venant de leaders de l’UMP, du PS et du MoDem, viendrait restaurer l’autorité (dont les gens ont un grand besoin !) et un peu la confiance (mais ça, ce sera plus long à revenir...).

« Comment tout cela va-t-il finir » : en tout cas, ce n’est pas en poussant des « halte au feu ! » comme Veil et Rocard quand l’incendie a pris de toutes parts.

A ce point d’étendue du sinistre, la bonne question à se poser est : « Que faut-il sauver en priorité : Eric Woerth ou la réforme des retraites ? »

Si la réforme est compromise, il ne se trouvera pas demain une autre occasion de la relancer avec un certain assentiment des Français (qui selon un sondage acceptent le report de l’âge légal de départ en retraite). Mais on connaît trop Sarko et ce sera « mes copains d’abord... » Pourtant en politique, il faut savoir sacrifier à bon escient. Juppé a été sacrifié (Chirac était plus stratège que son successeur...) , cela ne l’a pas empêché de revenir au premier plan et même de donner des leçons. Woerth ne peut qu’être mis sur la touche. Au foot, on dit ça non ? "Remplaçant !

Voilà maintenant qu’il entend nous dicter nos passions :

 « Passionnez vous pour ma réforme des retraites que j’ai troussée sur un coin de mon bureau de l’Elysée avec mes potes ! »

 « Wolfgang, laisse tomber la musique, tu te passionneras pour la croissance du PIB ! »