@CN46400
"Les conservateurs
pensent que le capitalisme est éternel...."
Rien n’est éternel. A part la nature humaine - enfin, tant qu’il y aura des
hommes...
Quant à ce qu’il va se passer après le capitalisme, personne ne le sait. Et
surtout pas deux types qui parlaient aussi de paupérisation à une époque où
l’on réclamait du pain et des logements salubres – ça correspondait aux besoins
du temps - pour les travailleurs.
Je n’oublie pas que certains
de leurs supporters estimaient que les patrons « sociaux » étaient
pires que les esclavagistes, parce qu’ils privaient leurs salariés de raisons
de se révolter. Parmi eux, Oscar Wilde, inverti précieux, né dans la soie d’une
famille protestante de Dublin (père ophtalmo, mère poétesse).
Je n’oublie non plus que l’un des deux écrivait, dans L’anti-Dühring, que la société communiste n’aurait plus besoin du
septième ou du huitième commandement – selon la version du Décalogue -,
sous-entendu que le vol n’existerait plus, parce qu’il a aurait assez de tout
pour tout le monde.
Sur le coup, ça m’avait fait
marrer (j’avais pensé caviar, truffes, langoustes et foie gras), jusqu’au
moment où je me suis souvenu, qu’à l’époque d’Engels, l’ouvrier consacrait bien plus
de la moitié de ses revenus à l’alimentation, alors qu’aujourd’hui, elle
représente environ 20 % du budget d’un ménage.
En 1857, un (bon) maçon
gagne 2,30 francs par jour, 2 kilos de pain de mauvaise qualité (mélange de blé
et de seigle, ou de blé et d’orge), 6 œufs, 250 gr de bas morceaux de bœuf, et 2.5 dl de pinard, lui bouffe
la moitié de sa paie.
Dans cette optique, en 2017,
ça veut dire quoi « la satisfaction
générale de tous les besoins, de tous les membres de la société » et « A chacun selon ses besoins » par
rapport à il y a 160 ans ? Ca inclut le congélateur, l’écran plat, la
sorbetière, l’ordinateur, le micro-ondes et la centrifugeuse ?
Si vous ne comprenez que ce
n’est pas la même planète, que vos deux grands penseurs sont des martiens, j’espère
que vous comprendrez quand même que les ouvriers d’aujourd’hui soient vachement
moins motivés que ceux de l’époque. Parce que l’avenir qu’ils étaient capables
d’entrevoir,Marx et Engels, il est à des
années-lumière de ce qu’a été l’évolution de la société et du niveau de vie par
rapport au XIXe siècle
Et quand je lis dans
Libération que le communisme apportera, aux hommes, la liberté et le bonheur,
qui n’est pas ce qu’on croit, le bonheur, mais « émancipation politique »,
je comprends pourquoi les travailleurs passent au Front national, et qu’il ne
reste plus que des intellos à entonnoir pour croire à des conneries pareilles.