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Commentaire de Jean Dugenêt

sur Le fabuleux destin d'Emmanuel Macron (raconté aux enfants sages)


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 mars 2020 16:55

Pour montrer le médiocrité de Macron au vu de son parcours je propose mieux que la vidéo dont vous donnez le lien. N’étant pas particulièrement modeste, je propose ni plus ni moins le chapitre « Du lycée à l’Elysée » de mon livre « Macron démission Révolution ». Je l’envoie en 2 parties pour qu’il puisse passer

=-=-=-=-=-=-= 1 ère Partie =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=

Emmanuel Macron a suivi une scolarité de bon élève sans plus. Ceux qui l’ont suivi dans les deux lycées qu’il a fréquentés puis à l’université témoignent qu’il avait une relation à l’autorité assez singulière. Nous observons cela dans le reportage du 21 novembre 2016 sur France 3, intitulé « Macron, la stratégie du météore ». Les citations qui suivent sont extraites de ce reportage qui se trouve sur YouTube. Il cherchait sans cesse à avoir une relation individuelle avec les profs et les autres adultes de l’établissement en commençant par les appariteurs. Il se comportait en lèche-bottes par instinct cherchant à discuter seul à seul avec chacun d’eux. Cela lui a d’ailleurs valu d’avoir une relation amoureuse avec sa prof de théâtre qu’il épousera plus tard. Celle-ci dépeint son comportement avant leur rencontre amoureuse :

« Il discutait toujours avec les profs (…) Il avait un rapport à l’adulte, à tous les adultes, aux autres profs, au directeur... d’égal à égal ».

Aurélien Lechevallier qui l’a connu à Sciences-Po et qui deviendra son conseiller aux affaires internationales après avoir été le conseiller diplomatique d’Anne Hidalgo raconte  :

« On allait saluer les appariteurs et là, Emmanuel, il passait cinq à dix minutes – c’est long. Hein ! – à discuter avec eux et sincèrement il avait développé des relations amicales. (…) Il s’adressait aux autres exactement de la même manière, avec la même gentillesse et la même bienveillance que ce soit notre grand professeur d’université très connu, l’appariteur (…) ».

Il a par la suite bluffé sur ses performances. Il n’a rien du génie que ses laudateurs ont voulu décrire. Il n’a jamais fait quoi que ce soit qui ressemble à une « thèse » de philosophie. Il a évoqué un travail sous la direction du professeur Etienne Balibar qui, pour sa part, n’en a gardé aucun souvenir. Bref ! il a menti pour se faire mousser ou a laissé courir, sans les démentir, des rumeurs qui lui étaient favorables. Cela n’est assurément pas une marque de grande intelligence.

Dès le lycée, il se plait à éblouir, à épater ses copains. Voici ce que raconte Jean-Baptiste Froment qui était avec lui en classe prépa à Henri IV.

« Macron donnait un peu le sentiment que sa vie, ou une partie de sa vie, était ailleurs ce qui, quand on est en classe prépa, notamment à Henri IV, est quelque chose de très baroque, enfin qui n’a pas beaucoup de sens parce qu’on est censé travailler à 100% du temps. Moi, il m’expliquait qu’il était en train d’écrire un grand roman. Donc, quand même, écrire un roman ça prend un peu du temps. (…) C’était un grand roman qui avait lieu en Amérique du Sud. C’était ce qu’on appelle un roman picaresque : l’époque du XVIIème siècle, la conquête espagnole. Il y avait des histoires d’indiens d’Amérique du Sud… Je ne sais pas des Mayas, des Incas. Voilà, on n’était pas dans un petit récit d’autofiction du quartier latin. C’était un truc avec un peu du souffle à l’ancienne. »

Evidemment, personne n’a vu le livre. Mais, apparemment Jean-Baptiste Froment s’est laissé bluffer puisqu’il raconte que seule Brigitte l’a lu et que, puisqu’ils n’étaient pas satisfaits, il en a écrit un autre.

Il était certainement beau parleur, hâbleur, un tantinet fabulateur voire même mythomane mais au moment venu de passer des concours, il a bien fallu qu’il laisse tomber ses oripeaux.

Il a tenté deux fois d’entrer à l’ENS. Mais, il a été recalé les deux fois. Comme quoi, il ne faut pas confondre ambition et prétention. Il avait dû suivre des filières littéraires car il ne brillait pas en mathématiques et cela restait un handicap. Jean-Baptiste de Froment raconte encore :

« A l’oral, il avait toujours de bonnes réactions. Même voilà… Il se trouve qu’on faisait des mathématiques dans cette prépa… et, en mathématiques, il avait… il était pas très très bon mais, à l’oral, il donnait le sentiment d’avoir un peu l’intuition de la façon dont il fallait résoudre le problème. Typiquement, en mathématiques, il n’y a pas 36 cas de figure : soit vous avez la solution, soit vous l’avez pas. Ben lui, il trouve la troisième voie entre celui qui n’a pas la solution et celui qui l’a qui est : celui qui a l’air d’avoir compris quelque chose et qui va vous emmener quelque part en vous embobinant alors que malgré tout, la solution n’est pas là.  »

Vraiment, quel talent ce Macron qui n’est certes pas bon en mathématiques mais qui sans avoir la solution donne le sentiment d’avoir un peu l’intuition de la façon dont il faudrait s’y prendre et a, malgré tout, l’air d’avoir compris quelque chose ! Il est vraiment doué pour le baratin.

Seulement voilà, dans un concours, les mathématiques sont une épreuve écrite. Il n’est pas possible de bluffer et Emmanuel Macron n’avait pas le niveau pour ce concours. Il a dû se rabattre en 2002 sur l’ENA de Strasbourg. Il en sort en 2004 pour prendre un poste à l’inspection des finances où il rencontre Jean-Pierre Jouyet et comprend très vite l’intérêt qu’il peut y avoir à se placer dans son sillage. Bingo ! Il sait se faire remarquer et Jean-Pierre Jouyet va le cornaquer. Cet homme, assez peu connu du grand public, est en fait un des plus puissants hommes politiques français des dernières décennies. Il occupe des postes clefs auprès de tous les gouvernements de gauche et de droite où il s’assure et contrôle que la politique décidée par les commissaires européens est bien appliquée. Il a tout particulièrement œuvré à inhiber le résultat du référendum de 2005.

En 2007, Jean-Pierre Jouyet envoie son protégé dans la « commission Attali » mise en place à la demande de Nicolas Sarkosy. Dans cet organisme, qui est en fait au service des banquiers et des patrons du CAC40, le zèle qu’Emmanuel Macron déploiera le fera remarquer par Attali lui-même qui sera désormais son protecteur. Ces deux grands-kapos que sont Jean-Pierre Jouyet et Jacques Attali lui font rencontrer François Hollande dès cette époque c’est-à-dire avant même l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république. A ce moment personne ne pense encore que François Hollande pourrait être Président de la République mais Emmanuel Macron entame néanmoins une stratégie de séduction envers lui. Il se fait également remarquer par les cadres de la banque Rothschild mais il pense aussi un moment se faire embaucher chez Morgan Stanley, la fameuse banque américaine. Il y rencontre un certain Bernard Mourad qui s’occupe notamment des affaires de Patrick Drahi. Bernard Mourad lui fait d’ailleurs passer un entretien d’embauche et les deux hommes sympathisent. Bernard Mourad lui conseille plutôt d’aller chez Rothschild ce qu’il fera. Emmanuel Macron restera très lié avec Bernard Mourad. S’agira-t-il vraiment d’une amitié ou vise-t-il tout l’intérêt qu’il y aurait à entrer en relation avec Patrick Drahi si son nouvel « ami » lui en donnait l’occasion ? Emmanuel Macron s’intéresse en effet beaucoup aux milliardaires et fait tout ce qu’il peut pour se faire bien voir par eux. Toutes les pistes qui peuvent mener vers eux l’intéressent. D’ailleurs, à la même époque, précisément le 8 mai 2007, sa compagne Brigitte Trogneux entre comme prof de français au lycée privé jésuite Saint-Louis de Gonzague dans le XVIème arrondissement. Ce lycée est plus connu sous le nom de « lycée Franklin ». Il accueille bien évidemment les enfants de la bonne bourgeoisie. Brigitte Trogneux y a enseigné jusqu’en juin 2015. Elle a eu pour élèves les trois fils cadets de la plus grosse fortune de France : Bernard Arnault. De là à faire la connaissance du papa et de toute la famille il n’y a qu’un pas.


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