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Accueil du site > Culture & Loisirs > Ces airs qui jamais ne nous quitteront...

Ces airs qui jamais ne nous quitteront...

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Pour clôturer le Festival de la Biographie, un joli moment musical nous a été offert...

En se remémorant la découverte et l’apprentissage de la musique et du chant, la soprano Cecilia Arbel et la pianiste Hyejin Park se souviennent de ces musiques et ces airs qui ne les quitteront jamais… Parmi ceux-ci, Habanera (Carmen, Bizet), On me nomme Hélène la blonde (La belle Hélène, Offenbach), La méditation de Thaïs (Massenet) ou encore Por una cabeza (Carlos Gardel).

Un florilège qui va de l'opéra français à l'opérette, avec aussi des chansons espagnoles...

On écoute, d'abord, avec bonheur la Habanera de Carmen : 

"L'amour est un oiseau rebelle
Que nul ne peut apprivoiser
Et c'est bien en vain qu'on l'appelle
S'il lui convient de refuser
Rien n'y fait, menaces ou prières
L'un parle bien, l'autre se tait :
Et c'est l'autre que je préfère
Il n'a rien dit mais il me plaît
L'amour !
L'amour !
L'amour !
L'amour !
L'amour est enfant de Bohême
Il n'a jamais, jamais connu de loi
Si tu ne m'aimes pas, je t'aime
Si je t'aime, prends garde à toi !
Si tu ne m'aimes pas
Si tu ne m'aimes pas, je t'aime !
Mais, si je t'aime
Si je t'aime, prends garde à toi !
Si tu ne m'aimes pas
Si tu ne m'aimes pas, je t'aime !
Mais, si je t'aime
Si je t'aime, prends garde à toi !
L'oiseau que tu croyais surprendre
Battit de l'aile et s'envola
L'amour est loin, tu peux l'attendre
Tu ne l'attends plus, il est là !
Tout autour de toi, vite, vite
Il vient, s'en va, puis il revient
Tu crois le tenir, il t'évite
Tu crois l'éviter, il te tient
L'amour !
L'amour !
L'amour !
L'amour !"

On est ensuite comme envoûté par la Méditation de Thaïs de Massenet, interprétée au piano par Hyejin Park ...La Méditation est un intermède instrumental joué entre les deux scènes de l'acte II de l'opéra Thaïs et constitue un pivot narratif juste au milieu de l'œuvre...

 

Puis, on reconnaît un air amusant extrait de La Belle Hélène d'Offenbach :

"On me nomme Hélène la blonde, la blonde fille de Léda j’ai fait quelque bruit dans le monde, Thésée, Arcas et cætera ... et pourtant ma nature est bonne, mais le moyen de résister, alors que Vénus la friponne se complaît à vous tourmenter ; dis-moi, Vénus, quel plaisir trouves-tu à faire ainsi cascader la vertu ? ah ! malheureuses que nous sommes !... beauté, fatal présent des cieux !... il faut lutter contre les hommes, il faut lutter contre les dieux !... avec vaillance, moi, je lutte, je lutte et ça ne sert à rien... car si l'olympe veut ma chute, un jour ou l'autre il faudra bien... dis-moi, Vénus, quel plaisir trouves-tu a faire ainsi cascader la vertu ?"

Nous sommes alors invités à un voyage vers la lune avec un extrait de l'opéra féerie d'Offenbach : Le Voyage dans la Lune... ô reine de la nuit, reine silencieuse...

 

"Ô reine de la nuit,
Reine silencieuse !
Dans le ciel où sans bruit
Tu vas mystérieuse,
Mon cœur tout éperdu
Que ta pâleur enivre,
Mon cœur voudrait te suivre
Vers le monde inconnu !

Oui, sur terre tout m’importune
Et dans les cieux
Je serai mieux :
Papa, papa ! je veux la lune !…

II
Quand ta douce clarté
Fait pâlir les étoiles,
Quand du ciel argenté
Tu déchires les voiles,
Ô lune ! jusqu’à toi
Je sens aller mon âme,
Et ta divine flamme
M’attire malgré moi !
Oui, sur terre tout m’importune..."
Etc.

 Un pur divertissement encore avec cet air de La Périchole d'Offenbach : Ah ! Quel dîner je viens de faire ! grâce à une magnifique interprétation de la soprano Cécilia Arbel...

 

"Ah ! quel dîner je viens de faire ! 
Et quel vin extraordinaire ! 
J'en ai tant bu, mais tant tant, tant, 
Que je crois bien, que maintenant 
Je suis un peu grise, un peu grise. 
Mais chut ! 
Faut pas qu'on le dise ! 
Chut ! 

Si ma parole est un peu vague, 
Si tout en marchant je zigzague, 
Et si mon oeil est égrillard, 
Il ne faut s'en étonner, car... 
Je suis un peu grise, un peu grise.
Mais chut ! 
Faut pas qu'on le dise ! 
Chut !" 

On se laisse encore griser par ce célèbre tango de Carlos Gardel : Por Una Cabeza, interprété au piano.

On écoute ensuite une interprétation haute en couleurs et amusante de cette chanson La Tarantula du compositeur espagnol Geronimo Gimenez...

"La tarántula é un bicho mú malo ;
No se mata con piera ni palo ;
Que juye y se mete por tós los rincones
Y son mú malinas sus picazones.
¡Ay mare !, no zé que tengo
Que ayé pazé por la era
Y ha principiaito a entrarme
Er má de la temblaera.
 
Zerá q’a mí me ha picáo
La tarántula dañina
Y estoy toitico enfermáo.
Por su sangre tan endina.
¡Te coman los mengues
Mardita la araña
Que tié en la barriga
Pintá una guitarra !
Bailando se cura tan jondo doló.
¡Ay ! ¡Mal haya la araña que a mí me picó !
 
No le temo á los rayos ni balas
Ni le temo á otra cosa más mala
Que me hizo mi pare ;
Más guapo que er gayo
Pero á ese bichito lo parta un rayo.
¡Ay mare ! yo estoy malito.
Me está entrando unos suores
Que me han dejaito seco
Y comío de picores.
 
Zerá que á mí me ha picáo
La tarántula dañina,
Por eso me he quedao
Más dergao que una sardina.
¡Te coman los mengues,
Mardita la araña
Que tié la barriga
Pintá una guitarra !
Bailando se cura tan jondo doló.
¡Ay ! ¡Mal haya la araña que a mí me picó !"
 

"La tarentule est une bête infernale 

on ne la tue ni avec des pierres ni avec des bâtons  ;
qui fuit et se cache dans tous les coins
Et ses piqûres sont très mauvaises
Oh ma mère  ! Je ne sais c’que j’ai
Car hier j’suis passé sur l’aire
Et du tout début, est entré en moi
le mal de la tremblote
 
Ce sera que m’aura piqué
la nuisible tarentule
Et j’suis vraiment rendu malade.
Par son sang si infernal
Les démons te mangent
Maudit’ araignée
Qu’a sur le ventre
Une guitare peinte !
C’est en dansant qu’on soigne cette douleur si profonde
Oh  ! Maudit’ araignée qui m’a piqué !
 
J’n’ai pas peur des éclairs ni des balles
J’n’ai pas peur non plus d’autres choses plus mauvaises
Car mon père m’a fait 
Plus beau qu’un coq
Mais cette p’tite’ bêt’, qu’un éclair la frappe
Oh mère  ! j'suis si malade.
Me viennent des sueurs
Qui m’ont laissé tout sec
Et mangé de démangeaisons.
 
 
Ce sera que m’aura piqué
la nuisible tarentule
Et c’est pour cela que je suis resté.
Plus maigre qu’une sardine.
Les démons te mangent,
Maudit’ araignée
Qu’a sur le ventre
Une guitare peinte !
C’est en dansant qu’on soigne cette douleur si profonde
Oh  ! Maudite araignée qui m’a piqué !"
 

Enfin, c'est un magnifique voyage vers l' Espagne qui nous est proposé avec cette célèbre chanson d' Agustin Lara : Granada :

"Granada, tierra soñada por mí  Grenade, pour moi terre de rêve,
Mi cantar se vuelve gitano cuando es para ti  Mon chant devient gitan quand c'est pour toi,
Mi cantar hecho de fantasía  Mon chant est fait de fantaisie,
Mi cantar, flor de melancolía  C' est une fleur de mélancolie
Que hoy te vengo a dar  Que je t'offre aujourd'hu­i.
Granada tierra ensangrent­ada en tardes de toros  Grenade, terre ensanglant­ée le soir avec les taureaux,
Mujer que conserva el embrujo de los ojos moros  Femme qui conserve le charme des yeux mores,
De sueño rebelde y gitana  Des rêves rebelles et gitane
Cubierta de flores  Couverte de fleurs
Y beso tu boca de grana, jugosa manzana  Et baise ta bouche de grenade, fruit juteux
Que me habla de amores  Qui raconte des histoires amours.
Granada manola  Grenade, fille du peuple,
Cantada en coplas preciosas  Chantée en couplets précieux,
No tengo otra cosa  Je n'ai pas autre chose
Que darte que un ramo de rosas à t'offrir qu'un bouquet de roses.
De rosas de suave fragancia  Des roses avec un doux parfum
Que le dieron marco a la Virgen Morena  Qui ont donné de la valeur à la Vierge Noire.
Granada tu tierra está llena de linda mujeres  Grenade ta terre est remplie de jolies femmes,
De sangre y de sol  De sang et de soleil.
De rosas de suave fragancia  Des roses avec un doux parfum
Que le dieron marco a la Virgen Morena  Qui ont donné de la valeur à la Vierge Noire.
Granada tu tierra está llena de linda mujeres  Grenade ta terre est remplie de jolies femmes,
De sangre y de sol  De sang et de soleil."
 

 

Bravo et merci aux deux musiciennes pour ce moment d'évasion, de rêves, d'humour : merci à Hyejin Park (piano) et Cécilia Arbel (chant)...
 

Le blog :

 

http://rosemar.over-blog.com/2024/01/ces-airs-qui-jamais-ne-nous-quitteront.html

 

Vidéos :

 


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25 réactions à cet article    


  • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 23 février 19:15

     Et baise ta bouche de grenade, fruit juteux

    Comment doit-on comprendre ce couplet ?

    • rosemar rosemar 23 février 22:10

      @Opposition contrôlée

      Il manque le sujet : et j’embrasse ta bouche...


    • amiaplacidus amiaplacidus 24 février 08:59

      @rosemar

      Vous êtes décidément d’une naïveté touchante.

      Pour vous ouvrir les yeux, permettez-moi de citer la poétesse vietnamienne Hồ Xuân Hương.
      Poème à propos du fruit du jaquier, fruit dont la chair devient gluante lorsqu’on l’ouvre :

      Mon corps est comme le fruit du jacquier sur l’arbre
      Son écorce est rugueuse, sa pulpe épaisse
      Si vous l’aimez, Seigneur, plantez-y votre coin
      Ne le palpez pas : son jus vous collerait aux doigts.

      Il semble que les femmes vietnamiennes du 18em siècle étaient bien moins bégueules que certaines femmes françaises du 21em siècle.


    • Seth 24 février 12:05

      @Opposition contrôlée

      Perso jamais baisé de grenade ni d’une sorte ni de l’autre. smiley


    • amiaplacidus amiaplacidus 24 février 12:42

      @Seth
      Vous ne savez pas ce que vous perdez.


    • rogal 23 février 20:29

      Belle sélection, belle voix ; mais des textes français pas très faciles à comprendre.


      • rosemar rosemar 23 février 22:11

        @rogal

        En fait, j’ai trouvé les traductions sur internet : ce n’est pas parfait...


      • rogal 24 février 01:50

        @rosemar
        Je me suis mal exprimé : c’est auditivement que je trouve les textes difficiles à comprendre (ce n’est pas la seule cantatrice à mériter ce reproche) ; et je limite mon constat ici aux chants en français.



        • Clocel Clocel 24 février 08:00

          Ah... Ces airs tournent en continu sur les gramophones des cités, c’est bien connu...

          (Sauf pendant le ramadan !)


          • Clocel Clocel 24 février 08:03

            Rosemar, je vous présente Fred, il est pas mal comme ténor, ça va vous changer de vos mièvreries mesquines...


            • ETTORE ETTORE 24 février 12:02

              Elevé au son de Granada, interprété avec maestria, par le ténor italien

              Claudio Villa.

              Essayez Rosemar....Je vous garanti le grand frisson !



              • ETTORE ETTORE 24 février 14:58

                Rosemar...

                Cette version, dans sa jeunesse, en Italien, est plus......Dynamique !

                https://www.youtube.com/watch?v=gIZwQDYPJms


                • rosemar rosemar 24 février 17:24

                  @ETTORE
                  Il me semble que c’est une autre version de la chanson ? Vous avez les paroles ?


                • ETTORE ETTORE 24 février 20:39
                  Granada Città del sole e dei fior Il mio canto è l’ultimo addio D’un nostalgico cuor ! Canterò La mia canzon gitana… Canterò E con le lagrime La terra ancor bacerò ! Addio, Granada Paese di mille toreri… Un lampo di spada T’illumina al suon del bolerl ! Addio mantiglie Sorrisi di bocche vermiglIe Addio chitarre sognanti Sospiri d’amanti Corride e canzon Di passion ! Addio, Granada Addio, città dei gitani… Dovunque io vada Per sempre nel cuor mi rimani ! Madonna morena Lenisci la pena Di questo mio cuore di zingaro… Addio, Granada romantica Paese di luce, di sangue e d’amor ! (Traduction)Grenade Ville du soleil et des fleurs Ma chanson est le dernier au revoir D’un cœur nostalgique ! Je chanterai Ma chanson tzigane... Je chanterai Et avec des larmes La terre va encore s’embrasser ! Adieu Grenade Pays des mille toreros... Un éclair de l’épée Il vous éclaire au son du bolerl ! Adieu les mantilles Sourires des bouches vermillon Adieu les guitares de rêve Soupirs d’amoureux Tauromachie et chant De passion ! Adieu Grenade Adieu, ville des gitans... Partout où je vais Tu restes dans mon coeur pour toujours ! Madonna Morena Apaiser la douleur De ce cœur de gitan qui est le mien ... Adieu Grenade romantique Pays de lumière, de sang et d’amour !

                  • rosemar rosemar 24 février 21:12

                    @ETTORE

                    MERCI : une version totalement différente !


                  • sylviadandrieux 24 février 23:03

                     Granada par Luciano Pavarotti en 1995, 


                    • rosemar rosemar 24 février 23:16

                      @sylviadandrieux

                      Le voici avec la version originale :

                      https://youtu.be/eWUsI2Ok6U8?si=iBLNHe1sk1XFquk5


                    • sylviadandrieux 24 février 23:28

                      @rosemar
                      Je viens d’entendre chanter le petit Joselito dans Granada. J’écoute Nabuchodonosor en ce moment 


                    • sylviadandrieux 24 février 23:32

                      @rosemar
                      J’aurais bien aimé avoir un Pavarotti rien que pour moi ce sera dans une autre vie. Andréa Bocelli a fait un clone de lui-même Mattéo qui chante comme papa. 



                    • rosemar rosemar 25 février 09:00

                      @sylviadandrieux

                      Et voici Mattéo Bocelli :

                      https://youtu.be/mzO1mC8PgRc?si=LwsqGiFDzOKY9RVo


                    • ETTORE ETTORE 25 février 00:48

                      Luciano Pavarotti...

                      Que dire ? Une étoile éternelle qui brille dans notre ciel !

                      A écouter dans : Nessun dorma, de l’opéra Turandot de Giacomo Puccini...

                      Après cela, que demander à la vie ?

                      ...

                      https://www.youtube.com/watch?v=UCsR2wcfATI

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