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Accueil du site > Culture & Loisirs > Sports > La cabane est tombée sur le chien

La cabane est tombée sur le chien

Un point c'est tout !

Le cochon est dans le maïs aurait dit, dépité, Roger Couderc, après cette coupe du monde de Rugby qui a fait une fois encore la part belle à l'arbitraire, aux combines et aux jeux d'influence dans les coursives, loin de la beauté épique des batailles sur le pré. Ce sport qui suppose d'être diplômé d'une université anglo-saxonne pour en comprendre les codes, en saisir règles tout en pratiquant la divination et le vaudou pour appréhender les diverses interprétations, ne pourra jamais atteindre à l'universel.

Il continuera de faire longtemps la part belle aux petits arrangements en coquin lorsque le sort de la rencontre se joue à un point tandis que dans le même temps, il offre l'image de confrontations si inégales qu'elles relèvent de la boucherie. Au final, après avoir distrait les petites nations, mis en danger l'intégrité de quelques individus se demandant ce qu'ils venaient faire dans cette galère, il ne restera que les ultimes rencontres pour mériter le terme de Coupe du Monde.

Et là encore, la subtile arithmétique du tout puissant Board a faussé les cartes, décidant loin du coup du sort, de mettre en opposition en poule les quatre meilleures nations de l'heure dans un tableau qui excluait la glorieuse incertitude du sport. Qui a pratiqué le rugby sait par expérience que, quelque soit le niveau, il y a toujours un moment où l'intérêt supérieur d'une entité évanescente vient décider de quel côté faire pencher la balance en cas de grande incertitude.

Lors de ce mondial, la balance a penché par trois fois, pour un point, pour un petit point seulement pour la nation arc en ciel. Faut-il une fois encore s'en réjouir comme avec Mandela, pour déclencher un processus vertueux dans un pays déchiré par le racisme et l’apartheid ? C'était il y a bien longtemps maintenant. Cette fois, il convient de s'interroger sur cette nécessité absolue et grotesque de favoriser les déménageurs de piano au détriment des virtuoses…

Si l'image de leur sport que les instances entendent favoriser est celle-ci, ils font fausse route en ouvrant ainsi la prochaine compétition à 24 nations puisqu'au final, seules les équipes détruisant leurs adversaires auront une chance de soulever la coupe. Le jeu de mouvement est désormais un leurre d'autant plus que les caméras surveillent à la loupe la moindre maladresse, pour recentrer le combat sur l'essentiel : un combat de rue dans un petit périmètre avec un fort pilonnage aérien sans saveur.

Ce jeu est désormais placé sous la vidéo surveillance. Rien ne doit échapper au regard inquisiteur d'une troupe de scrutateurs tatillons qui exerceront subtilement leur liberté d'analyse pour sortir de leur chapeau des décisions jamais cohérentes les unes par rapport aux autres. C'est la glorieuse incertitude du carton surprise, la grande nouveauté de cette compétition.

Quant aux entraîneurs et à leur armée d'adjoints, directeurs de la performance et spécialistes en tous points, ils passent leur vie désormais, rivés à un écran, branchés à des datas qui mesurent et enregistrent tout. C'est le sport sous la dictature des statistiques, la mort annoncée des artistes, des coups de folie, des relances du bout du monde.

Tout est organisé, calibré, mesuré, évalué, imposé en permanence tandis que les joueurs ont renoncé en grande partie à leur pouvoir de décision, à leur capacité d'intuition, à la possibilité de faire place à l'impromptu. La surprise est prohibée, l'imaginaire banni, la folie renvoyée sur le banc.

Alors, rien de plus normal que l'Afrique du Sud sorte la tête couronnée de ce sport mécanisé, de ce fracas des corps, de cette parodie d'équité sportive. Les artistes et les rêveurs, les caractériels et les virtuoses n'ont plus leur place dans ce jeu robotisé et nourri à la testostérone et pour le vainqueur à des substances qui échappent aux radars.

Le rugby que j'ai tant aimé est mort : un point c'est tout !

À contre-logique.

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31 réactions à cet article    


  • vesjem vesjem 31 octobre 2023 08:23

    aujourd’hui en afrique du sud, l’apartheid sévit comme jamais, de façon inversée ;

    les « blancos » se ghettoïsent de crainte du racisme « black »


    • C'est Nabum C’est Nabum 31 octobre 2023 08:40

      @vesjem

      le retour du bâton


    • Fergus Fergus 31 octobre 2023 09:16

      Bonjour, C’est Nabum

      Non, le rugby n’est pas mort, fort heureusement.

      Mais le fait est que l’Afrique du Sud n’offre pas à voir du beau jeu, et la finale n’a pas permis de couronner la meilleure des deux équipes en présence.

      Les demi-finales avaient déjà été sans intérêt, entre un match totalement déséquilibré d’un côté, et un autre complètement fermé de l’autre.

      En revanche, j’avais pris beaucoup de plaisir à suivre les quarts de finale.

      Deux évidences s’imposent à mon avis pour les années futures : revoir les règles afin de privilégier le jeu d’évitement au jeu de contact, et simplifier ces règles (notamment sur la pratique des rucks) dans le but de faciliter la compréhension par le public et la prise de décision par l’arbitre.


      • C'est Nabum C’est Nabum 31 octobre 2023 09:28

        @Fergus

        Voilà bien un vœu pieu
        Ce jeu impose dans sa complexité des règles savantes et d’autant plus absconses qu’elles sont rédigées par des anglo-saxons.

        Un exemple : la règle du point de bonus totalement absurde dans sa version initiale est devenue pertinente en France mais ne sera jamais reprise par ces messieurs qui méprisent les idées qui viennent d’ailleurs


      • Aristide Aristide 31 octobre 2023 10:29

        @Fergus

        Le problème est toujours le même, les spectateurs occasionnels déplorent toujours que le jeu ne soit pas assez ouvert comme on dit. Ils mesurent la qualité d’une confrontation au nombre d’essais, à la fréquence des envolées des lignes arrière ... D’autres dont je fais partie, sans donner une quelconque échelle de valeur, apprécient autant le jeu d’avant que celui des lignes arrière. 

        Sur cette coupe du monde, l’Afrique du Sud mérité largement son titre. Elle a rencontré et vaincu contre toutes les équipes du Top 6 mondial  : Irlande, Nouvelle-Zélande, France, Angleterre et Écosse. 

        Après, on peut préférer un autre style de jeu, mais le minimum, il me semble, est de reconnaitre la valeur de cette équipe. Valeur largement confirmée par toutes les statistiques sur l’ensemble du tournoi, Un exemple ? 100 % de ses mêlées contre la France et l’Angleterre !!! Le plus grand nombre de plaquages offensifs et le moins de pénalités concédées. etc ...

        Et puis des joueurs exceptionnels comme Eben Etzebeth et le centre Damian de Allende. On peut ajouter un banc de qualité exceptionnelle.


      • Fergus Fergus 31 octobre 2023 19:12

        Bonjour, Aristide

        « les spectateurs occasionnels déplorent toujours que le jeu ne soit pas assez ouvert »
        Oui, mais pas seulement eux. Nombre de rugbymen d’hier et d’aujourd’hui sont dans le même esprit. Question de philosophie de ce sport.

        « l’Afrique du Sud mérité largement son titre »
        Pas vraiment. Même s’il n’est pas question de discréditer la victoire des Springboks, force est de constater qu’ils n’ont pas réellement dominé la compétition. Leurs trois victoires consécutives par un point d’écart ont tenu à très peu de choses !


      • Aristide Aristide 31 octobre 2023 10:14

        L’erreur la plus courante sur l’arbitrage au rugby est de croire qu’il est infaillible. Ce sport se caractérise par la confrontation physique des adversaires. Les règles nombreuses ont été mises en place par le Board devenu World Rugby.

        Les anciennes règles sont assez compréhensibles et ne laissent que peu de place à l’interprétation de l’arbitre. Les en-avant, les mêlées ordonnées, les touches, ... Les dernières ont eu comme objectifs de sécuriser les joueurs et de mettre de l’ordre dans ce que l’on nommait les mêlées ouvertes. 

        Je ne vais détailler ces nouvelles règles, mais on peut facilement comprendre qu’elles sont beaucoup plus sensibles à l’interprétation de l’arbitrage. D’ailleurs l’usage de la vidéo a été instauré pour régler ce sujet et essayer d’objectiver les décisions arbitrales.


        • C'est Nabum C’est Nabum 31 octobre 2023 10:31

          @Aristide

          La vidéo au lieu de clarifier sème le trouble, remonte le temps, crée de la confusion et de l’arbitraire dans les cas de gestes supposées dangereux quand le ralenti vient modifier la perception de la réalité

          c’est étrange un sport où même ses acteurs passent leur temps à se regarder sur les écrans


        • Aristide Aristide 31 octobre 2023 14:31

          @C’est Nabum

          Il n’existe aucune solution parfaite, comme souvent le choix se porte sur la moins mauvaise solution.

          C’est le cas avec la vidéo, qui souffre de tous les défauts, mais qui a un avantage incontestable, elle permet de voir, revoir sur plusieurs angles les actions qui soulèvent une question.


        • C'est Nabum C’est Nabum 31 octobre 2023 15:13

          @Aristide

          En choisissant ce qu’on entend regarder ou pas
          en ne faisant pas confiance à l’expertise de canal plus en la matière
          en confiant ceci à des arbitres choisis en fonction de leurs préférences
          en multipliant ainsi les risques d’interprétations
          en faisant d’un match un spectacle haché

          Il conviendrait de fixer des limites de temps au-delà de laquelle la première impression de l’arbitre sera la bonne faute d"élément suffisants

          Même chose pour la règle de l’avantage qui doit être limitée à une durée raisonnable ça ne veut plus rien dire maintenant


        • juluch juluch 31 octobre 2023 10:44

          Je ne connaissais pas cet expression(titre de l’article).....


          • C'est Nabum C’est Nabum 31 octobre 2023 10:54

            @juluch

            Très courante dans le monde de l’ovalie


          • Radix Radix 31 octobre 2023 12:17

            Bonjour Nabum

            Quand l’arbitrage fait le match, l’intérêt disparaît.

            Les anglais ont tellement peur que le rugby leur échappe, comme le foot, qu’ils ont verrouillé l’arbitrage... Il n’y avait que des anglais pour arbitrer la finale !

            Radix


            • C'est Nabum C’est Nabum 31 octobre 2023 13:16

              @Radix

              Le Rugby est malade de son influence anglo-saxonne


            • TSS (...tologue) 31 octobre 2023 18:51

              Jamais une equipe latine ne gagnera la coupe du monde tant que

              le board sera conduit par les anglo saxons.

              la var etait surveillée par des aveugles !

              contre la France ils n’ont pas vu l’en avant volontaire d’Ezebeth sur Penaud

              (essai de penalité ) Kolbe qui est devant la ligne de but (c’est interdit)

              et qui courre plus vite qu’usain Bolt et puis 4 arbitres néo zed c’est comique.

              Contre la France,l’Angleterre,et les néo Zelandais les rucks toujours fautifs

              jamais sifflés.

              En 1995 un essai refusé à Bennazi et les néo Zelandais pratiquement tous

              malades en finale dans les 10 ans qui ont suivi 4 sont dcd de la maladie de Charcot et cette année c’est la seule equipe de haut de tableau qui n’a pas

              signé le protocole sur le dopage et a failli jouer sans maillot national... !!

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