En avant première : le discours du président que l’on aimerait entendre !
Françaises, Français. Mes chers compatriotes.
Je vous ai vus venir avec vos gilets jaunes occuper les ChampsZés comme autant de cyclones.
Dans le feu et le bruit, les cris, l’agitation vous avez exigé, hurlant, ma démission.
Vous êtes excédés, fourbus, ruinés, furax parce que vous subissez un déluge de taxes.
Je ne vous promets pas des larmes et du sang mais pas non plus des jours toujours beaux et dansants.
Si vous m’avez élu, c’est comme antitoxine pour barrer le pouvoir aux troupes de Marine. Mais c’est moi qui hérite du terrible bilan d’un pays ravagé par les sombres ruffians qui dix années durant ont saccagé la France, l’ont pillée, l’ont volée pour se gaver la panse.
Leur héritage ? Ce sont des millions de chômeurs, des usines parties se faire voir ailleurs, des riches qui se goinfrent et des pauvres qui crèvent, des banquiers qui s’empiffrent, des travailleurs en grève et partout l’ostracisme et l’insécurité, tristes enfants bâtards de l’inégalité.
Alors qu’attendez-vous ? Que me faut-il vous dire ? Que l’on rase gratis ? Que tout va refleurir quand revient le printemps ? C’est faux, vous le savez. On va tous en chier, on va tous en baver.
Mais on s’en sortira si on combat ensemble, debout dans la tourmente, et sans que la main tremble !
Terrasser le chômage n’est pas une utopie si nous faisons enfin renaître l’industrie que des patrons voyous ont délocalisé pour que leurs actionnaires soient, de fric, arrosés.
Pour cela nous allons rétablir des frontières contre tous les produits que des pays gangsters font faire à des esclaves traités comme des chiens puis nous vendent en dessous de leur prix de revient.
Relancer la recherche, revoir l’éducation, redonner à chacun l’espoir en son action, ressouder le pays et croire en sa nation.
Redonner au Français plus de pouvoir de vivre en débarquant enfin de ce gros bateau ivre qu’est un pays dont le service de la dette, première dépense que le pays budgète, gaspille, chaque année, à des fonds étrangers quarante gros milliards qu’il faut bien allonger.
Pour cela, citoyens, mobilisons l’épargne et rachetons la dette, avec constance et hargne, pour que tous ces milliards ne partent pas ailleurs mais servent à relancer, et l’emploi, et le beurre.
Mais pour ça, citoyens, que pouvons-nous tout seuls sinon, c’est évident, aller au casse-gueule ?
C’est avec plus d’Europe que nous réussirons, non pas de cette Europe de corrompus poltrons au service des banques, des multinationales et de toutes leurs merdes ultralibérales, mais d’une Europe unie au service des Hommes, solidaire, puissante, respectée, autonome, capable, s’il le faut, de taper sur la table, et pas cette limace impuissante et minable qui se couche en bavant devant tous les diktats des Ricains, des Chinois, des nations scélérates qui pillent son pognon, ses actifs, son savoir.
Pour cela, citoyens, je ferais mon devoir : faire face à Merkel, pas comme un simple pion, foutre la zizanie dans cette Commission de boutiquiers marrons se laissant enfiler par les lobbies voraces émanant du privé.
Debout peuple français, debout peuple éternel, Ô peuple forgeron du droit universel, peuple qui abattit les tours de la Bastille, peuple dont les idées de par le monde brillent, qui, lorsqu’il se fâchait, brisait sous son bâton le géant Robespierre et le titan Danton.
Mes chers compatriotes, vous voulez un patron ? Je serais celui-là, couillu et pas poltron !
Et si, après mon temps j’ai mal fait mon boulot, je poserai moi-même mon cou sur le billot !
Bon. On peux toujours rêver...
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