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L’échec de l’OMC et les raisons de la colère des PVD

« Le monde se divise en trois catégories de gens : un très petit nombre qui fait se produire les événements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s’accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s’est produit en réalité », Nicolas Mauray Butler.

            Après neuf jours de discussions, les négociations sur la libéralisation des échanges commerciaux au niveau mondial se sont finalement achevées, mardi 29 juillet à Genève, sans accord. Pour Pascal Lamy, directeur général de l’OMC : «  Cette réunion est un échec. » Le but de la réunion de Genève était de trouver un terrain d’entente sur la baisse des subventions agricoles et des droits de douane sur les produits agricoles et industriels. Le cycle de Doha, qui aurait dû s’achever en 2004, avait déjà connu un échec en septembre 2003 lors de la conférence de Cancun, au Mexique, qui s’était transformée en affrontement Nord-Sud autour de la question agricole. Même au sein de l’Union européenne, il y a cacophonie : «  A l’OMC, cet accord qui est sur la table, s’il n’est pas modifié, nous ne le signerons pas », a déclaré Nicolas Sarkozy. Le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, répond : « La Commission [européenne] est chargée de négocier ici à l’OMC au nom de tous les Etats membres. Nous continuerons ainsi sur la base du mandat que nous avons. »

          L’Organisation mondiale du commerce (OMC, ou World Trade Organization, WTO) est une organisation internationale qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre les pays. Au coeur de l’organisation, se trouvent les Accords de l’OMC, négociés et signés (à Marrakech) par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leur Parlement. Le but est d’aider, par la réduction d’obstacles au libre-échange, les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités. L’OMC s’occupe du commerce des marchandises des services et de la propriété intellectuelle (les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce - ADPIC). Ce dernier créneau est dangereux car pour l’OMC, l’éducation et la santé sont des produits marchands et, de plus, rien n’interdit la marchandisation du brevet.

              De ce fait, depuis la fin des années 1990, l’OMC a été l’objet de critiques de la part des mouvements altermondialistes. Certains contestent aussi le caractère démocratique de l’OMC en avançant que son mode de fonctionnement favorise les pays riches, capables de mener de front des dizaines de dossiers simultanés. Les décisions se prenant en suivant le principe du : «  Qui ne dit mot consent », les petits pays qui ne disposent que d’un seul représentant pour gérer tous les dossiers seraient donc, la plupart du temps, consentants, malgré eux. Les altermondialistes accusent l’OMC de promouvoir le néolibéralisme et une mondialisation discriminatoire. Ils mettent en débat la nécessité de remettre le commerce à, ce qu’ils considèrent, sa juste place en obligeant l’OMC à mieux coordonner ses décisions à d’autres aspects du droit international via son rattachement à l’ONU. Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie, voit dans l’OMC une organisation développant les principes du mercantilisme commercial et dénaturant profondément ceux du libre-échange.

Pourquoi l’échec de Genève ?

           Les négociations ont achoppé sur le refus des pays riches, États-Unis, Europe et Japon notamment, de réduire substantiellement leurs subventions de plus de 400 milliards USD par an à leurs agriculteurs. Ces trois puissances se heurtent aux demandes de plus d’une centaine de pays pauvres, ralliés derrière l’Inde, le Brésil, la Chine et l’Afrique du Sud, pour ouvrir leurs marchés aux produits et services. M. Nath s’en est pris lundi aux Etats-Unis en affirmant que Washington « veut obtenir deux fois le montant des subventions accordées actuellement. Ils disent : nous voulons avoir le droit de doubler nos subventions et nous ne les triplerons pas. Que donnez-vous en échange ?  » Quant aux Chinois, ils ont réclamé une forte réduction, voire l’élimination des subventions américaines sur le coton qui « ont provoqué des torts importants pour les producteurs de coton dans les pays en développement, en Afrique et pour quelque 150 millions d’entre eux en Chine  », selon les termes employés par l’ambassadeur chinois auprès de l’OMC, Sun Zhenyu.
Pour rappel, le cycle de Doha a été lancé par les ministres des pays membres de l’OMC, en novembre 2001, dans la capitale du Qatar et a été suivi de plusieurs autres rencontres. En 2003 à Cancún, les pourparlers se sont concentrés sur la définition des objectifs du cycle, mais un accord n’a pu être trouvé en raison de la division Nord-Sud sur les questions agricoles. En 2004 à Genève, les membres de l’OMC se sont mis d’accord sur un cadre de négociations. Les pays en développement ont consenti à réduire leurs droits de douane sur les produits manufacturiers, avec cependant le droit de protéger leurs industries-clés. En juillet 2006, à Genève, les négociations de la dernière chance n’ont pas permis de trouver un accord sur la baisse des subventions agricoles et sur la réduction des droits de douane. Le directeur de l’OMC, Pascal Lamy, a donc officiellement suspendu le cycle de Doha.

           Bien que l’agriculture ne représente que 8 % du commerce mondial, il s’agit de la principale source de revenus d’environ 2,5 milliards de personnes, surtout dans les pays en développement. Cependant, les agriculteurs des pays pauvres sont incapables de concurrencer les exportations fortement subventionnées en provenance de l’UE, des Etats-Unis et du Japon.
L’UE a décidé de réduire l’ensemble des subventions ayant des effets de distorsion des échanges (OTDS) de 75 %, comme le demandaient les pays en développement. Le niveau des OTDS européennes serait donc passé de 58,1 milliards d’euros en 2004 à environ 28 milliards d’euros. Les Etats-Unis ont, quant à eux, proposé de réduire leurs OTDS de 53 %, ce qui aurait ramené le niveau des dépenses autorisées par l’OMC dans ce domaine à environ 22,7 milliards (contre 48,2 milliards). Cependant, l’UE et le G20 craignent que cela ne mène en fait à une hausse des subventions agricoles des Etats-Unis car ces derniers n’ont dépensé que 19,7 milliards d’euros en subventions de ce type en 2005. Ils ont donc demandé une baisse allant de 60 % (proposition de l’UE) à 75 % (proposition du G20), mais les Etats-Unis ont refusé de céder. La question de l’accès au marché des produits non agricoles (NAMA) a été mise sur la table par les Etats-Unis et l’UE qui cherchaient à obtenir un accès aux énormes marchés des économies émergentes telles que la Chine et le Brésil. Dans le même temps, les pays en développement souhaitaient protéger leurs industries naissantes et maintenir leur accès privilégié aux marchés des pays riches.
S’agissant des services, un accord ambitieux sur leur libéralisation était dans l’intérêt de l’UE qui réalise 75 % de son commerce dans ce domaine. Les échanges accrus dans ce domaine contribueraient également à atteindre les objectifs pour le développement car les transports, les technologies de l’information et des télécommunications ainsi que les secteurs de la banque et de l’assurance sont la pierre angulaire d’une économie en croissance. La Banque mondiale estime que les pays en développement pourraient augmenter leur revenu annuel de près de 900 milliards de dollars s’ils éliminaient leurs barrières douanières sur les services.

Qui va le plus en souffrir ?

              Pour Patrick Meserlin, professeur à Sciences Po à Paris : « Les conséquences pour l’Union européenne d’un échec des négociations à l’OMC sont mineures. A court terme, elles seraient mineures, sauf qu’il sera impossible de reprendre la moindre négociation avant deux ou trois ans, compte tenu des échéances électorales aux Etats-Unis comme dans l’Union européenne. Les perdants seraient tous les agriculteurs qui ne sont pas aidés par la politique agricole européenne. »(1)
           « Les industriels européens, eux, se croient peu concernés par une impasse, car ils se débrouillent très bien en profitant de deux décennies d’abaissement des droits de douane. Le droit de douane industriel moyen est de 7 % dans 34 pays qui représentent 95 % du commerce mondial. Ce qu’oublient nos industriels c’est que 24 pays et non des moindres, tels le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Australie, n’ont pris aucun engagement de ne pas relever leurs droits de douane, à la différence de l’Union européenne ou des Etats-Unis. La guerre commerciale est une guerre comme une autre : personne ne la veut mais, un beau jour, tout le monde s’y met ! » (1) «  Les pays les plus pauvres souffriraient d’un échec. Pas la Chine ou l’Inde, qui ont la taille et les moyens de tirer leur épingle du jeu. En revanche, les petits pays émergents et les pays les moins avancés se retrouveraient aux prises avec des accords très inégalitaires voire, comme les accords de partenariat économique, ´´impérialistes´´, disons le mot. Notre refus d’abaisser les droits de douane très élevés que nous, Européens, maintenons sur un nombre limité de produits industriels comme le textile - très importants pour les pays en développement - aurait des conséquences géostratégiques : nous achèverions de perdre l’Afrique au profit de la Chine et du Brésil, autrement libéraux à son égard en matière douanière. » (1)

          Le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, ne dit pas autre chose quand il met en garde : «  Si nous souhaitons envoyer un signal fort aux pays les plus pauvres, leur disant qu’ils auront une chance dans le XXIe siècle, il faudra que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne fassent des concessions. Nous devons le leur faire comprendre ou il n’y aura pas d’accord. » Oxfam a pointé du doigt l’immense coût d’un autre retard, dans la mesure où les Etats-Unis et l’UE restent libres de subventionner leurs plus gros producteurs agricoles et de continuer leur dumping, alors que les pays en développement luttent toujours pour assurer leur survie des fermes de subsistance et leur accès aux riches marchés du Nord. D’autres ONG plus critiques à l’égard du libre-échange ont considéré l’arrêt des discussions comme une bonne nouvelle pour les pauvres et l’environnement, appelant les dirigeants du monde entier à saisir l’occasion de construire un « nouveau système commercial mondial reposant sur l’équité et la durabilité. » Aftab Alam Khan, responsable de la campagne commerciale ActionAid International, reste convaincu que tout accord se fera au détriment des pays en développement : «  Quel que soit le cadre des nouvelles discussions, les pays en développement devront encore ouvrir tout grand leur économie, en échange de trois fois rien de la part des superpuissances commerciales. » Il a réitéré son appel aux pays pauvres, les enjoignant à « rester à l’écart des négociations et à ne pas signer sous la pression un accord final qui ne ferait que décimer des emplois et exacerber la pauvreté ».

          Pour résoudre la crise alimentaire, l’OMC pousse vers toujours plus de libéralisation : de l’huile sur le feu ! Pour La Via Campesina, un mouvement international qui coordonne des organisations de petits et moyens paysans : « Les politiques de l’OMC ont dérégulé les marchés alimentaires et agricoles. Elles ont conduit à une privatisation des services et des ressources naturelles et généré une bulle spéculative. En raison de cette spéculation sur l’alimentation, le nombre de personnes souffrant de malnutrition grave a atteint près d’un milliard de personnes. La crise mondiale actuelle est une conséquence directe de la libéralisation des marchés et des politiques alimentaires et agricoles. Ce n’est pas une crise de production, mais bien une crise des politiques. Il n’y a jamais eu autant d’aliments sur la planète, mais les inégalités de répartition des aliments ont été accentuées par l’augmentation des prix qui favorisent les multinationales. Pendant ce temps, les multinationales ont renforcé leur contrôle sur le marché des aliments, sur les secteurs de la production et de la distribution. Elles saisissent cette crise comme une opportunité pour augmenter leurs profits. Les consommateurs et les petits agriculteurs sont les grands perdants des politiques actuelles. Des prix plus hauts pour les consommateurs et des prix bas pour les paysans et paysannes provoquent la faim dans les campagnes et dans les villes. L’alimentation n’est pas une marchandise ! Nous défendons le droit de produire, de nourrir, et de manger ! »(2) Que retenir en définitive ? Il semble que l’architecture de la finance mondiale, mise en place en 1944 à Bretton Woods, a vécu. Le Fonds monétaire a parfois failli. La Banque mondiale voit son rôle amoindri. Quant à l’OMC, elle ne parvient pas à clore les négociations entamées à Doha en 2001 sur l’agriculture et les produits manufacturés La crise identitaire de la Banque mondiale ne fait que commencer. A en croire experts et responsables politiques, c’est même l’ensemble de l’architecture financière mondiale conçue après la Seconde Guerre mondiale qui ploie aujourd’hui sous le poids de la mondialisation, des conflits commerciaux et des ambitions des puissances économiques en devenir, en Asie et ailleurs.(3)

          Dans tout cela, où en est l’Algérie ? Franchement, on n’en sait rien au vu de l’opacité de la gestion de ce dossier ! Il est vrai que sur les 153 membres de l’OMC, plus de 140 l’ont été dans les premiers mois de la création de l’OMC en janvier 1995, c’est le cas des autres pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Mauritanie...) Il n’y avait alors pas autant de contraintes de négociations, il fallait légitimer l’OMC sans trop regarder si les pays demandeurs remplissaient les conditions. L’Algérie est candidate depuis 1987, elle se rapproche du record de la Turquie qui frappe à la porte de l’Union européenne depuis près d’un demi-siècle. L’Algérie, qui peine à se positionner, a déjà un avant-goût de l’OMC avec l’accord avec l’Union européenne, véritable marché de dupes, négocié dans des conditions difficiles pour l’Algérie, mais qui ne saurait durer. On ne voit pas pourquoi « le maillon fort » : les hydrocarbures de l’Algérie qui n’a rien d’autre à vendre, mis à part ses hydrocarbures, ne figure pas dans l’accord ! 
              Dans tous les cas, l’entrée dans l’OMC n’est pas une partie de plaisir pour  les pays rentiers ou pire encore pour ceux qui n’ont  rien à exporter de compétitif d’autant que le protectionnisme déguisé des subventions, telles que par exemple celle de la politique agricole commune à l’échelle européenne est un rouleau compresseur  en face des miettes des agriculteurs des pays en développement...  et toujours dans cet état depuis près de cinquante ans ! C’est cela la mondialisation - laminoir dont  parle si bien l’ancien président Jacques Chirac.  (4) 
            Les raisons de la colère des PVD sont multiples. On comprend sans peine pourquoi  l’OMC échoue devant un Sud qui commence à relever la tête. Peut-être qu’après tout cet échec de l’OMC permettra l’avènement d’une plus grande  compréhension mutuelle des problèmes du monde et remettra l’homme quelle que soit sa latitude, et non le marché au centre des préoccupations des grands de ce monde.

 

1.Patrick Meserlin : « Les pays les plus pauvres souffriraient d’un échec ». Le Monde 28/06/2008

2. Un charlatan et ses faux remèdes : communiqué de La Via Campesina sur l´OMC - Genève, juillet 2008.

3. FMI, OMC, BM : Malades de la mondialisation, Courrier international n°873, 26 juil. 2007.

4. Chems Eddine Chitour  :  La Mondialisation : espérance ou chaos ? Ed. Anep 2002.


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32 réactions à cet article    


  • millesime 31 juillet 2008 14:02

    l’article met en évidence les méfaits des subventions, et les vertus d’un "protectionnisme éclairé" bien que douanier.
    Il faudra qu’on nous explique pourquoi le crédo libéral de l’OMC interdit systématiquement le protectionnisme sauf lorsqu’il est pratiqué par les USA.
    Il faudra qu’on nous explique si cette "merveilleuse mondialisation" peut encore avoir un quelconque avenir.
    Le refus indien a réussi à entrainer la Chine. (Pascal Lamy voulant infliger des amendes à Beijing . !

    Plutôt que de vouloir encourager l’inde à prendre exemple et modèle sur notre agriculture occidentale, il serait préférable que nous nous demandions ce que vont devenir "nos agriculteurs" lorsque les coûts énergétiques rendront les transports prohibitifs. (il suffit de noter le prix du kilo de tomates sur n’importe quel marché de quartier)

    Peut-être nous faudra-t-il retourner à un approvisionnement local, auquel cas les rêves de globalisation (de certains) n’auront plus de sens.

    Le monde change mais pas comme on essaie de nous le faire croire depuis des années. En Europe n’aurions-nous pas tout faux avec notre superbe arrogance, nos terres épuisées, nos industries "de base" moribondes, et la désagrégation de notre tissu social ?


    • gnarf 31 juillet 2008 15:54

      "Il faudra qu’on nous explique pourquoi le crédo libéral de l’OMC interdit systématiquement le protectionnisme sauf lorsqu’il est pratiqué par les USA."

      Et bien justement, l’OMC veut la liberalisation des echanges agricoles ce qui est liberal...et sur ce point-la USA, Europe et Japon sont 100% antiliberaux.

      Et dans bien d’autres domaines aussi. Les USA sont un pays a tendance protectionniste. Ils sont liberaux dans certains domaines mais c’est une erreur de les considerer comme un pays tres liberal.


    • Traroth Traroth 31 juillet 2008 16:11

      Pendant longtemps, les puissances occidentales étaient libérales pour les autres, mais depuis une vingtaine d’années, le venin du libéralisme nous a atteint, et les délocalisations en sont la conséquence. Les délocalisations sont la conséquences *directe* de l’Uruguay Round, qui a vu la signature des accords du GATT et la création de l’OMC.


    • gnarf 1er août 2008 09:53

      La delocalisation c’est quoi ? Fermer son affaire chez nous et partir s’installer ailleurs ou l’on croit avoir de meilleures chances de mieux reussir.

      Ca fait des siecles que ca existe....Ameriques, Inde....etc. Les seuls systemes qui ont voulu empecher les delocalisations sont les systemes totalitaires, et ca ne leur a pas reussi.

      Les delocalisations sont spectaculaires et douloureuses, mais affectent tres peu de personnes et sont largement compensees par les investissements venant etrangers.

      Quand un atelier textile qui a refuse de moderniser sa production (attitude suicidaire du patron) ferme ou delocalise, ca fait la une. Quand au meme moment une entreprise Polonaise cree une succursale a tres haute valeur ajoutee en France, personne n’en parle.


    • jef88 jef88 31 juillet 2008 14:32

      "Cependant, les agriculteurs des pays pauvres sont incapables de concurrencer les exportations fortement subventionnées en provenance de l’UE, des Etats-Unis et du Japon."
      Affirmation gratuite ! Compte tenu des différences du cout de la vie dans un pays du tiers-monde et dans nos pays cet argument ne tient pas.
      Par contre au lieu d’inciter les pays pauvres à exporter des denrées agricoles ne pourrait on pas les conduire vers une autosuffisance et une indépendance alimentaire.
      Bien sur tout cela génerait fortement les spéculateurs internationaux.


      • gnarf 31 juillet 2008 15:51

        "Affirmation gratuite ! Compte tenu des différences du cout de la vie dans un pays du tiers-monde et dans nos pays cet argument ne tient pas."

        Malheureusement c’est bien le cas. On trouve sur les marches d’Afrique des produits Europeens moins chers que les produits locaux.


      • Traroth Traroth 31 juillet 2008 16:15

        Autosuffisance ? Mais beaucoup *étaient* autosuffisants avant de se voir appliquer les bonnes recettes de Friedmann et de l’école de Chicago. Savez-vous que pour obtenir un prêt du FMI un pays doit *ne pas* être autosuffisant, afin "d’ouvrir son marché" aux exportations ? Ce qui permet incidemment de libérer des terres cultivables de toutes ces cultures vivrières peu rentables. Résultat, dans des pays où on meurt de faim, on exporte du coton, du café, du cacao, etc.


      • Tintin Tintin 31 juillet 2008 15:00

        Merci, j’ai trouvé votre article très complet et d’une grande neutralité, ce qui permet de mettre bien en relief les contradictions des uns et des autres.

        Je doute que la politique occidentale puisse évoluer dans le bon sens tant que les électeurs n’auront pas pris conscience des conséquences désastreuses du protectionnisme sur le développement des pays émergents. Autant dire je crois que c’est impossible.

        Il est bien plus confortable de trouver un bouc-émissaire, que ce soit l’OMC, la spéculation ou l’instabilité politique des pays pauvres, plutot que de remettre en cause ses acquis, ses certitudes. Il suffit ensuite d’envoyer un peu d’aide humanitaire pour se donner bonne conscience, sans réaliser qu’elle ne serait pas indispensable si nous changions simplement nos pratiques commerciales en leur donnant un libre accès à nos marchés.

        Reste donc comme seul véritable espoir pour les pays émergents de voir la Chine, l’Inde, le Brésil se développer. Malheureusement, c’est un processus qui prendra certainement des décennies avant que ces pays puissent entrainer avec eux les pays les plus pauvres. Il suffirait pourtant d’un geste de l’occident pour que des milliards de personnes voient quasiment du jour au lendemain leurs conditions de vie s’améliorer de facon significative.


        • logan 31 juillet 2008 16:49

          vous ne trompez personne avec cette pseudo "justice"

          certes le sort des populations des pays en voie de développement devrait entrer en compte dans nos décisions
          mais le sort des populations de nos pays aussi

          une solution qui permette à tous de se développer et de voir notre vie s’améliorer serait une solution juste
          mais votre solution qui va mettre encore plus les populations des pays développés en concurence déloyale avec les populations sous payées et exploitées des pays en voie de développement et qui va donc encore plus accentuer pauvreté chomage et précarité est loin d’être une solution juste au contraire de ce que vous essayez de faire croire

          le protectionnisme n’est qu’une réaction à un système qui nous menace
          au lieu de faire l’éloge de ce système et de montrer du doigt le protectionnisme, vous devriez peut être le remettre en cause vous ne croyez pas ?




        • JoëlP JoëlP 31 juillet 2008 17:04

          J’ai aussi trouvé l’article complet et neutre la preuve en est que je suis en profond désaccord avec votre commentaire.

          Il me semble que les petites gens des pays riches ont déjà pas mal payé cette mondialisation qui engraissent les spéculateurs et les riches du nord et du sud. Rien ne me semble garantir que si on baissait la garde sur les subventions agricoles on aurait une planète en meilleur conditions bien que je vous accorde que cela pourrait changer drastiquement la vie de certains paysans pauvres.

          Non, je crois que la non signature est une bonne chose. Je suis pour un coup de frein dans la mondialisation qui, me semble-t-il, a provoqué pas mal de problèmes ces derniers temps. Juste un exemple, la furie de transport qui fait se promener en avion des fruits hors saison (ou d’autre produits) sur des dizaines de milliers de km.


        • chems eddine Chitour 31 juillet 2008 17:06

          L’OMC ou la liberté du renard dans le poulailler

           Vousavez raison le me suis peut être mal expliqué : Je m’explique : Il y a des riches qui veulent pas lâcher les privilèges qu’ils ont acquis pendant des decennies voire plus de l’autre côté il y a des pays (les PVD) qui aspirent à un mieux être . Que fait l’OMC, elle veut casser les barrières tairifaires et de fait les producteurs locaux ne sont pas compétitifs pour plusieurs raisons ( manque de savoir faire, de moyens, de technologie..) En fait laisser les choses en l’état, c’est "la liberté du renard dans le poulailler" ! Il n’y a pas photo les pauveres seront de plus enplus laminés. Esayons pour voir "le commerce equitable" ? vous ne croyez pas que c’est plus juste plus moral plus éthique ?
          Prof.C.E. Chitour


        • Tintin Tintin 31 juillet 2008 18:26

          Pas si neutre en définitive. Je trouve pour le moins paradoxal de condamner le libre-échange au nom protectionnisme occidental.

          Par définition, le libre-échange s’oppose au protectionnisme, que ce soit sous forme de subventions, de tarifs ou de quotas douaniers. Or entre le nord et le sud, le plus protectionniste n’est clairement pas le sud qui appelle depuis des décennies les pays riches à réduire leurs subventions et leurs barrières douanières.

          Ensuite, l’OMC n’a aucun pouvoir décisionnel. C’est une institution qui tente de trouver des accords commerciaux entre les différents pays membres pour favoriser le libre-échange. Elle y parvient rarement. La France, les États-Unis préfèrent maintenir des milliards de personnes dans la pauvreté pour conserver leur monopole sur l’agriculture car ouvrir leurs marchés aux pays émergents représente un risque politique, une perte de pouvoir.

          En réalité, s’il fallait imager la situation actuelle, c’est plutôt le renard protectionniste occidental qui se protège dans sa tour d’ivoire des libres poules du sud parce qu’il a peur qu’elles ne lui piquent son blé.


        • Tintin Tintin 31 juillet 2008 18:54

          r JoëlP,

          Les pays pauvres n’ont pas les moyens d’une agriculture intensive telle qu’elle est pratiquée en occident. Leur principale force est le faible coût de leur main d’oeuvre. Or ce type de production, en plus de faire vivre des millions de personnes, respecte bcp plus l’environnement.

          Aujourd’hui, il est plus rentable pour certains pays pauvres d’importer des produits subventionnés d’occident que de les produire eux-mêmes ! C’est totalement aberrant. Résultat, ils sont complètement dépendants de nous et de fait bcp plus touchés par les variations de prix.


        • logan 31 juillet 2008 21:33

          Le libre échange n’est une bonne que dans les conditions d’une concurrence loyale ...

          Une concurrence sur les salaires, les conditions de travail, les protections sociales est tout ce qu’il y a de plus lamentable et de plus déloyal ...

          Et ce qui est lamentable aussi c’est de cautionner l’exploitation ... Vous croyez réellement que ce seront les pauvres qui vivent dans ces pays qui vont bénéficier de ces ouvertures ???

          Ce sont les multinationnales, ce sont les riches, ce sont les spéculateurs qui vont en bénéficier ...

          Vous semblez incapable de prendre en considération les populations de nos pays, je trouve cela quand même étrange ...



        • Tintin Tintin 1er août 2008 00:19

          Non, une concurrence loyale repose sur des règles du jeu commune sur le plan du commerce international. Refuser la concurrence des pays pauvres sous prétexte qu’ils n’ont pas notre sécurité sociale et nos revenus, c’est tout sauf loyal, c’est comme de demander à un noir de devenir blanc s’il veut obtenir le droit de vote. S’il doit y avoir des entraves à la règle, ce doit être uniquement pour aider les plus faibles.

          En l’absence de règles, c’est chacun pour soi, et à ce jeu la, les plus riches, nous, confortablement installés sur nos moelleux coussins, profitons de notre position dominante pour écraser les pays pauvres, cloisonnant leur activité économique à l’exploitation des ressources naturelles controlées par nos multinationales et à la production de cacao puisque nous ne pouvons pas en produire nous-mêmes.

          Ouvrir nos marchés, c’est leur donner les moyens de vivre de leur travail au lieu des les entretenir dans la pauvreté. Ensuite, que ce soit du travail dans des multinationales, des coopératives, des entreprises publiques, ou à leur compte, c’est franchement secondaire.
          Oui ca marche, il suffit de regarder la croissance des pays pauvres qui ont rejoint l’UE.


        • logan 1er août 2008 00:45

          Quel discours écoeurant ;)

          Votre incapacité à comprendre qu’un pays ce n’est pas un taux de croissance et un pib, mais qu’un pays comme le nôtre c’est 65 millions de personnes qui vivent dans la plus parfaite innégalité, quand vous comprendrez qu’il y a 3 millions de pauvres et surement 2 fois plus qui galèrent chaque jour ne serait-ce que pour manger à leur faim, quand vous comprendrez que les gens qui seront touchés par votre putain de concurence déloyale ce seront eux et certainement pas les gros riches dans leurs coussins comme vous dites qui eux au contraire sauront très bien profiter de ce libre échange pour aller exploiter des populations à l’autre bout du monde en les payant une misère et s’enrichir encore plus , quand vous aurez compris tout ca vous serez alors peut être apte à venir discuter avec nous et à donner des leçons de morale







        • Tintin Tintin 1er août 2008 01:21

          Vous mettre face à votre hypocrisie de riche occidental me convient pleinement. J’ai nullement envie de participer à cette partouze d’autocongratulation collective qui consiste à passer son temps à se plaindre du système pour un oui ou pour un non, bien au chaud devant son écran d’ordinateur, appelant à la révolution parce que ses soins dentaires ne sont plus remboursés à 100%, tandis que le reste de l’humanité crève en silence.

          Quand vous aurez compris que vous êtes le nanti que vous décriez tant, l’infâme bourgeois capitaliste bien content de pouvoir consommer des produits made in china, que les 3 milliards de pauvres ne sont pas une menace pour votre petit confort personnel, les poules auront des dents :0)


        • logan 1er août 2008 09:39

          J’sais pas d’où vous sortez

          Mais nier l’existence de pauvreté, de chomage, de précarité dans les pays développés

          C’est quand même hallucinant

          Je vous en supplie épargnez nous votre tentative de vouloir vous faire passer pour quelqu’un de compassionnel et de fraternel vis à vis des populations des pays en voie de développement

          La fraternité à 2 vitesses cela n’existe pas ... Qqun de véritablement fraternel s’inquiête du sort de tous sans exception ... Il ne peut pas s’inquiéter du sort des uns et ignorer le sort des autres ...

          Vouloir déshabiller les uns pour habiller les autres est une idéologie lamentable




        • Tintin Tintin 1er août 2008 10:51

          La fraternité qui s’arrête aux frontières de la France, vous appelez ca comment ? Et faire croire que les pauvres d’ailleurs sont une menace pour les pauvres d’occident ? J’appelle ca de l’idéologie.

          La pauvreté en France n’a rien de comparable avec celle d’un pays du tiers-monde. Régulièrement, des dizaines de personnes risquent leur vie pour venir profiter de notre système de protection sociale, pour devenir des pauvres mais en occident. S’ils avaient le choix, ils préféreraient sans doute travailler pour une multinationale dans leur pays, mais ils ne l’ont pas.

          J’en ai rien à foutre de la compassion qui sert à se donner conscience comme d’autres vont voir le curé pour confesser leurs péchés. Ce n’est pas avec des prières et des bons sentiments qu’on affronte la réalité. L’occident donne en 1 jour à son agriculture ce qu’il donne en 1 an à l’agriculture des pays pauvres. Fraternité à deux vitesses que vous semblez complètement cautionner. Donc la pseudo morale cathobobo, non merci.


        • logan 1er août 2008 12:15

          mais oui c’est sur commerce équitable / co développement, ca a vachement de rapport avec une fraternité qui s’arrête aux frontières de la France

          loin de moi l’idée de nier l’existance commune de comportements qui visent à s’inquiéter d’abord et avant tout des personnes les plus proches, mais ce ne sont pas ces comportements là qui nous poussent à en appeller au protectionnisme et à proposer une alternance des politiques commerciales internationnales

          votre idéologie merdique oppose sans le moindre discernement peuples contre peuples

          alors qu’en réalité la véritable opposition se situe entre dominants et dominés

          ce que vous défendez profite uniquement aux dominants, et ce sont tous les dominés que ce soit dans les pays en voie de développement ou dans les pays développés qui en subissent les conséquences néfastes

          mettez vous ça dans le crâne



        • Tintin Tintin 1er août 2008 13:46

          Mon idéologie merdique n’est autre que celle des pays émergents qui sont mieux placés que vous pour savoir de quoi ils ont besoin en matière de développement, certes pas toujours durable.

          Vous rêvez d’un monde meilleur plein de compassion et de bisounours mais dès qu’il s’agit de faire des efforts, des concessions, de renoncer à vos acquis, vos petites subventions agricoles, vous vous retranchez derrière des barricades, derrière le mal-être social francais, comme si c’était un argument valable pour maintenir des milliards de gens dans la misère.

          Pendant que vous rêvassez le monde à l’abris dans l’opulence occidentale, des gens meurent de faim mais vous, vous voulez du commerce équitable et du codéveloppement, ca fait bien, c’est moderne, et tant pis pour eux s’ils ne peuvent nous concurrencer, zont qu’a avoir une sécurité sociale et des cultures vivrières. Mais dans ce cas, va falloir renoncer au made in china qui donne du pouvoir d’achat aux francais, c’est contraire à votre idéologie puritaine.

          Allez parler de domination à un paysan du sud qui veut exporter ses produits au nord, ca rentrera peut-être dans votre crâne franchouillard de quel coté de la plaque vous vous situez, qui est l’exploiteur, qui est l’exploité. Votre haine des multinationales vous aveugle. A défaut de commerce équitable, mieux vaut du commerce inéquitable que pas de commerce du tout. Le reste n’est que foutaise idéologique, mettez-vous ca dans le crâne.


        • logan 1er août 2008 17:54

          selon vous, il n’y a pas de pauvres dans les pays développés, nous sommes tous riches oppulents et privilégiés
          les multinationnales n’exploitent pas les populations des pays en développement
          tous ceci est une invention de nos esprits

          alors comment pourrions nous vous prendre au serieux ?

          excusez-moi mais vous ètes completement en dehors des réalités

          les gens ont raison de défendre leurs acquis parcequ’il n’existe aucune réelle raison justifiée qui doive les pousser à y renoncer

          oui il y a des gens qui crevent de faim dans les pays plus pauvres et la solution elle n’est pas de partager la pauvreté, elle n’est pas de déshabiller les uns pour habiller les autres, la solution elle est dans la suppression de ces règles néolibérales qui créent artificiellement des échanges au plus grand profit des multinationnales
          ces gens ne creveraient pas de faim si au lieu de cultiver des produits destinés à l’exportation pour venir innonder nos marchés de manière déloyale, les terres étaient utilisées pour produire de la nourriture destinées à leur propre consommation et à leur propre indépendance alimentaire

          le co développement ce n’est pas une invention de notre part, il consiste à d’abord produire pour soi même ce dont on a besoin et ce qu’il est possible et rentable de produire évidemment, et seulement ensuite importer ce qu’on ne peut pas produire ou ce qu’il n’est pas rentable de produire chez nous
          on ouvre le commerce évidemment, mais au vue des innégalités, on se protège dans un sens comme dans l’autre, ces protections diminuant au fil du temps les innégalités s’estompant par le rythme plus élevé du développement du pays qui a le plus à développer et grâces aux aides du pays développé


          je ne comprends pas comment vous avez pu acquérir une telle idéologie, mais je vous plainds serieusement, j’espère qu’un jour vous parviendrez à vous délivrer de votre endoctrinement, j’espère qu’un jour vous arriverez à faire preuve d’un début de discernement, c’est tout ce que je vous souhaite


        • Jam’s 31 juillet 2008 16:20

          Quels sont les 10 pays les plus riches du monde ?

          Quand La Chine et l’inde prendront la main avec les PVD - le front commun anti-occidentaux, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer et dire comme des gamins. "C’est pas du jeu".
          C’est le début du commencement de la fin. 


          • Allain Jules Allain Jules 31 juillet 2008 17:39

            Le protectionnisme pratiqué par les grandes puissances qui subventionnent à tour de bras leurs agriculteurs et l’agriculture en génaral, sont à l’origine de toutes les injsutices mondiales.

            Comment expliquer que la qualité du coton du Burkina-Faso, par exemple, soit lésée, parce que l’OMC n’arrive pas à faire respecter simplement la loi ?

            Oui, plus que jamais, le monde, le nôtre, vogue à vau-l’eau.

            http://allainjulesblog.blogspot.com/


            • Forest Ent Forest Ent 31 juillet 2008 19:49

              Excellent article.


              • Di Girolamo 31 juillet 2008 21:04

                L’OMC doit se transformer en OMM , Organisation Mondiale du Monde ayant pour but de réfléchir et favoriser un monde privilégiant des relations humaines justes dans un monde durable .
                Mieux l’OMCM l’Organisation Mondiale des Citoyens du Monde .

                Il est bien évident que l’OMC ne peut conduire globalement qu’ à l’échec puisque son présuposé fondateur est de favoriser le commerce mondial dans un contexte de raréfacton puis disparition des ressources énergétiques fossiles et des matières premières, ainsi que de profondes inégalités socio économiques entre les pays ;

                Il est donc temps de proclamer haut et fort le ridicule de cette institution et de ses "experts" .

                Le ridicule et l’hypocrisie de tous les "grands participants" . De tous les grands pingoins costumés , les anti Coluchi ;
                Nous n’avons pas besoin d’outils commerciaux qui décident pour nous des grandes orientations mondiales mais d’un outil politique auquel nous puissions participer pour décider ensemble le monde que nous souhaitons.


                • jjwaDal marcoB12 31 juillet 2008 21:07

                  Concernant l’OMC, ses mécanismes et actes , je ne peux que conseiller la lecture de "WTO"
                  qui pour moi est la meilleure source.
                  Concernant le sujet des subventions agricoles , il me semble tout sauf simple...
                  Que l’occident (USA et Europe par ex) suppriment les subventions à leurs agriculteurs et on peut se demander s’ils continueront à vendre à perte sur le marché mondial (l’europe l’a fait très longtemps) aux frais du contribuable où si la raréfaction des exportations de ces deux blocs ne feront pas exploser les cours mondiaux des céréales par ex...
                  Pour mémoire quand on produit des agrocarburants à partir de céréales on vend le produit à des consommateurs dont le pouvoir d’achat dépasse de très loin celui des habitants des PVD à acheter des céréales par ex., Lester Brown est le premier à indiquer le danger.
                  Par ailleurs l’explosion du "tourisme international des végétaux" dans un contexte d’énergies chères et de recherche des moyens de réduction des émissions de CO2 est assez cocasse. Utiliser les meilleurs terres des PVD pour nourrir notre bétail ne suffisant pas, ce sont les agrocarburants qui sont en train de prendre le relai.
                  Ouvrir nos marchés à ces produits ne fera qu’interdire un peu plus aux agricultures vivrières locales de créer de la nourriture bon marché et surtout les emplois qui y donnent accès, non ?...
                  De l’argent sera créé mais si le passé éclaire l’avenir, on sait qui n’en profitera que marginalement.
                  Il y a des solutions mutuellement profitables aux nations riches et aux PVD. Le problème est que cela contrarierait la plupart des entités économiques les plus riches du monde qui ne sont pas des démocraties et n’ont aucun compte à rendre à aucun peuple ni aucune génération à venir (les transnationales.).


                  • Juju Dredd 1er août 2008 01:14

                    Le problème, si tout les pays du monde décident de cultiver en priorité de quoi se nourrir, c’est qu’il va y avoir beaucoup moins de cacao ou de cafés produits (entre autres) d’où une forte hausse des prix du chocolat et du café.

                    Ce serait terrible... non en fait j’en ai rien à foutre, si pour que plus personne ne crève de faim je dois me passer de chocolat, et bien alors je dis OK.


                    • ash ash 1er août 2008 09:25

                      Ha, quel bon article : du didactique, des éclaircissement (accessibles) sur les tenants et aboutissants, votre point de vue tout en mesure, et des commentaires en forme de pépites. Merci. Vraiment.


                      • Vilain petit canard Vilain petit canard 1er août 2008 09:31

                        Excellent article, clair et mesuré. De même que l’éducation et la santé, l’agriculture n’est pas une marchandise comme les autres. Entre autres, parce que, si l’agriculture est (je vous cite)  "la principale source de revenus d’environ 2,5 milliards de personnes, surtout dans les pays en développement.", elle est surtout pour 100 % des gens et des pays, la source de leur alimentation.

                        Traiter les produits agricoles comme des produits marchands "comme les autres" conduit à des non-sens grotesques, comme d’exiger d’un pays pauvre qu’il produise des haricots en boîte ou du cacao pour pouvoir s’acheter du pain (ce qui est plus ou moins la politique du FMI). Résultat, on y crève de faim, et on a des émeutes difficiles à contrôler. Le problème du coton, cas d’école régulièrement évoqué, sert à masquer la jungle des échanges céréaliers mondiaux, où les subventions sur le blé, le maïs, le soja (OGM !), conduisent encore plus directement les pauvres à la famine.

                        Ce qui est nouveau dans ce n-ième "cycle" de l’OMC, c’est l’arrivée de la Chine. Ce mastodonte a décidé de faire entendre non seulement sa voix, mais celle des PVD. Soyons juste, c’est avant tout pour défendre ses intérêts propres, et piller les ressources naturelles de l’Afrique, mais elle peut représenter un Grand Frère vers qui se tourneront les "petits" pays, ce qui n’est pas négligeable politiquement.

                        La conclusion de tout ceci, je suis d’accord avec vous,  c’est que les accords de Bretton Woods ne sont plus adaptés au monde actuel. Il va falloir changer. Et quand on change, ça grince et ça craque. A quand le prochain craquement ?


                        • logan 1er août 2008 09:43

                          Les altermondialistes ne demandent qu’une chose, des règles commerciales qui favorisent en 1er lieu l’indépendance alimentaire pour chaque pays au lieu de règles qui forcent les échanges et obligent à l’exportation.


                          • saint_sebastien saint_sebastien 1er août 2008 12:19

                            Le monde se divise en 3 catégories : les salopards , les cyniques et les imbéciles. Le but de chacun étant de faire partie de la première catégorie.

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