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Avant

Regarder en arrière peut être utile à condition de ne pas être ligotés par notre passé.

- Avant nous mangions des produits sains, non traités aux pesticides, vermicides, insecticides et autres OGM...

- Avant les rivières étaient propres, les bords de mer limpides, nos bois et forêts affichaient une étonnante diversité...

- Avant nos villes et nos écrans de télévision n’étaient pas défigurés pas une publicité omniprésente et envahissante...

- Avant les écrivains écrivaient de vrais romans avec des personnages et une histoire, dans une langue châtiée et sans faute d’orthographe...

- Avant il existait une vraie solidarité entre les générations ; les anciens conseillaient les jeunes, ces derniers les aidaient et les respectaient...

- Avant les élèves admiraient et respectaient leurs professeurs, arrivaient à l’heure aux cours et ne portaient pas de tenues provocantes...

- Avant les gens étaient plus aimables, souriaient dans le bus ou le métro, laissaient leur place aux personnes âgées ou aux femmes enceintes...

- Avant tout le monde avait un travail, une place dans la société, un rôle précis...

- Avant il n’y avait pas ce culte obsédant du corps, de la jeunesse et de la beauté...

- Avant le respect de la parole donnée était réel, les engagements tenus, le sens du devoir répandu...

- Avant les familles ne se séparaient pas, les enfants avaient deux parents et une seule maison...

- Avant chacun connaissait l’Histoire de son pays, qui n’était pas ouvert à tous et à toutes comme un moulin...

- Avant les emplois n’étaient pas menacés par des délocalisations lointaines, par un capitalisme financier triomphant...

- Avant tout était plus simple, plus clair, plus humain...

- Avant nous étions mieux.

En ce début de millénaire, la rengaine de « l’Avant » a saisi la France. Que nous soyons de gauche ou de droite, citadins ou ruraux, cadres supérieurs ou ouvriers, jeunes ou vieux, nos regards sont tournés vers le passé, vers une réalité imaginaire, tellement plus agréable et sécurisante. Nos peurs nous aimantent vers les temps anciens, dans une nostalgie frénétique, où, pour tous les sujets, nous trouvons des repères et des certitudes pour nous dire que « avant c’était mieux ». Nous sommes pris dans un immense tourbillon collectif, où faute de pouvoir regarder et appréhender le présent en face, nous nous réfugions dans les chimères des grandeurs et des bonheurs anciens.

Mais cette cécité du présent a un coût, elle nous ligote, nous emprisonne, nous ankylose ; nous sommes devenus incapables d’imagination, de créativité, d’optimisme. Nous sommes devenus des infirmes incapables de forger les outils du présent et de l’avenir, incapables d’accompagner l’évolution de notre monde. Au lieu d’utiliser le passé pour le dé-passer, en faire quelque chose de neuf, nous nous contentons de la posture de celui qui marche à reculons, de celui qui regarde perpétuellement en arrière. Ainsi, à force de penser et d’idéaliser « l’avant », nous sommes des éclopés, des malades, des rêveurs, pour lesquels il est impossible d’aller DE l’avant.


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4 réactions à cet article    


  • (---.---.140.135) 12 octobre 2005 17:47

    - Avant nous mangions des produits sains, non traités aux pesticides, vermicides, insecticides et autres OGM...

    La viande était frelâtée, le vin était modifié et acide etc la qualité est bien meilleure.

    - Avant les rivières étaient propres, les bords de mer limpides, nos bois et forêts affichaient une étonnante diversité...

    A part la mer, rien n’est vraie, on avait des tanneries, les cheminées crachant du noir etc.

    - Avant nos villes et nos écrans de télévision n’étaient pas défigurés pas une publicité omniprésente et envahissante...

    On s’en fout.

    - Avant les écrivains écrivaient de vrais romans avec des personnages et une histoire, dans une langue châtiée et sans faute d’orthographe...

    On peut encore lire les vieux écrivains. Et puis ce n’est qu’un effet de loupe : il y a 5 livres qui sortent par semaine, et un bon tous les 10 ans, en regandant en arrière on ne voit que les bons, maintenant on voit tout.

    - Avant il existait une vraie solidarité entre les générations ; les anciens conseillaient les jeunes, ces derniers les aidaient et les respectaient...

    - Avant les élèves admiraient et respectaient leurs professeurs, arrivaient à l’heure aux cours et ne portaient pas de tenues provocantes...

    Il y avait une culture dont même les jeunes de familles pauvres étaient imprégnés. Maintenant on fait la promotion d’une non-culture dont les jeunes sont fiers et ils croient être rebelles en résistant à la culture des enseignants (enfin, de ceux qui sont cultivés, avant les enseignants étaient des notables, maintenant ce sont presque des prolétaires ; beaucoup tirent les élèves vers leur niveau d’inculture au lieu de les améliorer)

    - Avant les gens étaient plus aimables, souriaient dans le bus ou le métro, laissaient leur place aux personnes âgées ou aux femmes enceintes...

    Sans culture commune on ne peut pas s’entendre. Souvent, je me sens mieux, plus en phase avec des hindous, des noirs fraichement immigrés, qui savent ce qu’est la politesse et l’hospitalité parce que ça existe encore dans leurs pays et que ici, ils doivent seulement apprendre les nouveaux codes, plutôt qu’avec des français qui ont perdu leur culture. L’exitence d’une culture même différente est une force dans une relation.

    - Avant tout le monde avait un travail, une place dans la société, un rôle précis...

    Dans les rêves de certains seulement.

    - Avant il n’y avait pas ce culte obsédant du corps, de la jeunesse et de la beauté...

    C’est lié à l’absence de culture : maintenant que les petits gestes, les attitudes ont disparu, seul subsiste l’apparence constante dont on fait « tout un plat ». Avant on pouvait avoir de l’allure en guenilles parce qu’on avait des manières, les manières n’existent plus il ne reste que l’apparence.

    - Avant le respect de la parole donnée était réel, les engagements tenus, le sens du devoir répandu...

    Toujours pareil.

    - Avant les familles ne se séparaient pas, les enfants avaient deux parents et une seule maison...

    Et encore pareil.

    - Avant chacun connaissait l’Histoire de son pays, qui n’était pas ouvert à tous et à toutes comme un moulin...

    On est d’accord là dessus, au moins, si tout le monde ne connaissait pas l’histoire, il y avait une culture commune, maintenant on valorise la non-culture populaire.

    - Avant les emplois n’étaient pas menacés par des délocalisations lointaines, par un capitalisme financier triomphant...

    Le pouvoir d’achat était une petite fraction de ce qu’il était, il fallait 2/3 d’un salaire d’ouvrier pour nourrir un homme, sa femme et un enfant. Il n’y avait pas d’assurance chômage.

    - Avant tout était plus simple, plus clair, plus humain...

    - Avant nous étions mieux.

    C’est pas certain, en tout cas la vie en société apporte certaines satisfactions qui ont disparu depuis longtemps.


    • Citoyen (---.---.67.118) 13 octobre 2005 09:02

      La nostalgie a de tout temps guettait nos moindres faiblesses, c’est le signe que nous sommes dans une période fragile et c’est bien le souci du manque d’espoir dans l’avenir qui doit nous interroger et non pas tant le fait que la nostalgie qui gagne un peeu tout le monde


      • antipodes (---.---.75.191) 16 octobre 2005 22:58

        Avant, il n’y avait pas de trou dans la couche d’ozone.

        Avant, il n’y avait pas de smog.

        Avant, il n’y avait pas de bombe atomique.

        Avant, il n’y avait pas de centrale nucléaire.

        Avant, il y avait des troupeaux au Sahel.

        Avant, l’Afrique noire se suffisait à sa faim.

        Avant, il n’y avait aucun détritu sur l’Everest.

        Avant moins d’être humains souffraient.

        Avant personne ne pouvait dépenser 20 millions de dollars pour passer 5 jours dans l’espace.

        Avant les paysans avaient de la terre.

        Avant les pêcheurs avaient du poisson.

        Avant les ours polaires avaient une grande banquise.

        Avant la Micronésie comptaient plus d’îles.

        Avant la mer était une mère.

        Avant l’Homme était le fils du soleil.

        Demain l’Homme sera devenu un monstre extra-terrestre sorti d’éprouvettes, sans père ni mère, sans foi ni loi, sans passé sans futur sur une planète sans arbre sur la voie de l’estinction.


        • Stéphane (---.---.224.137) 17 octobre 2005 15:34

          « La lumière de l’expérience est comme une lanterne que l’on porte dans le dos, elle n’éclaire que le chemin parcouru. » atribué à Confusius

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