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Jules Elysard

Jules Elysard

Consultant en rien.
Membre survivant de l'Ephémère Jeunesse Marxiste Pessimiste.
Ancien élève de l'Institut de Préhistoire Contemporaine et du Centre de Recherches sur la Question Sociale.
Correspondant clandestin du Bureau des Secrets Publics.
Présentement, je suis un homme du passé qui voyage dans le futur.

Tableau de bord

  • Premier article le 27/10/2012
  • Modérateur depuis le 23/11/2012
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Derniers commentaires



  • Jules Elysard Jules Elysard 19 mars 2022 16:09

    Petite contribution à travers deux extraits de Guy Debord :

    IV

    Sur le plan simplement théorique, il ne me faudra ajouter à ce que j’avais formulé antérieurement qu’un détail, mais qui va loin. En 1967, je distinguais deux formes, successives et rivales, du pouvoir spectaculaire, la concentrée et la diffuse. L’une et l’autre planaient au-dessus de la société réelle, comme son but et son mensonge. La première, mettant en avant l’idéologie résumée autour d’une personnalité dictatoriale, avait accompagné la contre-révolution totalitaire, la nazie aussi bien que la stalinienne. L’autre, incitant les salariés à opérer librement leur choix entre une grande variété de marchandises nouvelles qui s’affrontaient, avait représenté cette américanisation du monde, qui effrayait par quelques aspects, mais aussi bien séduisait les pays où avaient pu se maintenir plus longtemps les conditions des démocraties bourgeoises de type traditionnel. Une troisième forme s’est constituée depuis, par la combinaison raisonnée des deux précédentes, et sur la base générale d’une victoire de celle qui s’était montrée la plus forte, la forme diffuse. Il s’agit du spectaculaire intégré, qui désormais tend à s’imposer mondialement.

    La place prédominante qu’ont tenue la Russie et l’Allemagne dans la formation du spectaculaire concentré, et les États-Unis dans celle du spectaculaire diffus, semble avoir appartenu à la France et à l’Italie au moment de la mise en place du spectaculaire intégré, par le jeu d’une série de facteurs historiques communs : rôle important des parti et syndicat staliniens dans la vie politique et intellectuelle, faible tradition démocratique, longue monopolisation du pouvoir par un seul parti de gouvernement, nécessité d’en finir avec une contestation révolutionnaire apparue par surprise.

    Le spectaculaire intégré se manifeste à la fois comme concentré et comme diffus, et depuis cette unification fructueuse il a su employer plus grandement l’une et l’autre qualités. Leur mode d’application antérieur a beaucoup changé. À considérer le côté concentré, le centre directeur en est maintenant devenu occulte : on n’y place jamais plus un chef connu, ni une idéologie claire. Et à considérer le côté diffus, l’influence spectaculaire n’avait jamais marqué à ce point la presque totalité des conduites et des objets qui sont produits socialement. Car le sens final du spectaculaire intégré, c’est qu’il s’est intégré dans la réalité même à mesure qu’il en parlait ; et qu’il la reconstruisait comme il en parlait. De sorte que cette réalité maintenant ne se tient plus en face de lui comme quelque chose d’étranger. Quand le spectaculaire était concentré la plus grande part de la société périphérique lui échappait ; et quand il était diffus, une faible part ; aujourd’hui rien. Le spectacle s’est mélangé à toute réalité, en l’irradiant. Comme on pouvait facilement le prévoir en théorie, l’expérience pratique de l’accomplissement sans frein des volontés de la raison marchande aura montré vite et sans exceptions que le devenir-monde de la falsification était aussi un devenir- falsification du monde. Hormis un héritage encore important, mais destiné à se réduire toujours, de livres et de bâtiments anciens, qui du reste sont de plus en plus souvent sélectionnés et mis en perspective selon les convenances du spectacle, il n’existe plus rien, dans la culture et dans la nature, qui n’ait été transformé, et pollué, selon les moyens et les intérêts de l’industrie moderne. La génétique même est devenue pleinement accessible aux forces dominantes de la société.

    Le gouvernement du spectacle, qui à présent détient tous les moyens de falsifier l’ensemble de la production aussi bien que de la perception, est maître absolu des souvenirs comme il est maître incontrôlé des projets qui façonnent le plus lointain avenir. Il règne seul partout ; il exécute ses jugements sommaires.

    C’est dans de telles conditions que l’on peut voir se déchaîner soudainement, avec une allégresse carnavalesque, une fin parodique de la division du travail ; d’autant mieux venue qu’elle coïncide avec le mouvement général de disparition de toute vraie compétence. Un financier va chanter, un avocat va se faire indicateur de police, un boulanger va exposer ses préférences littéraires, un acteur va gouverner, un cuisinier va philosopher sur les moments de cuisson comme jalons dans l’histoire universelle. Chacun peut surgir dans le spectacle afin de s’adonner publiquement, ou parfois pour s’être livré secrètement, à une activité complètement autre que la spécialité par laquelle il s’était d’abord fait connaître. Là où la possession d’un « statut médiatique » a pris une importance infiniment plus grande que la valeur de ce que l’on a été capable de faire réellement, il est normal que ce statut soit aisément transférable, et confère le droit de briller, de la même façon, n’importe où ailleurs. Le plus souvent, ces particules médiatiques accélérées poursuivent leur simple carrière dans l’admirable statutairement garanti. Mais il arrive que la transition médiatique fasse la couverture entre beaucoup d’entreprises, officiellement indépendantes, mais en fait secrètement reliées par différents réseaux ad hoc. De sorte que, parfois, la division sociale du travail, ainsi que la solidarité couramment prévisible de son emploi, reparaissent sous des formes tout à fait nouvelles : par exemple, on peut désormais publier un roman pour préparer un assassinat. Ces pittoresques exemples veulent dire aussi que l’on ne peut plus se fier à personne sur son métier.

    Mais l’ambition la plus haute du spectaculaire intégré, c’est encore que les agents secrets deviennent des révolutionnaires, et que les révolutionnaires deviennent des agents secrets.






  • Jules Elysard Jules Elysard 23 décembre 2021 19:25

    SUITE DE L’ARTICLE DE MEDIAPART

    Défendre ce projet était devenu encombrant pour la nouvelle direction.
    Une source au sein de Plon

    Auprès de Mediapart, le directeur éditorial de Plon, Grégory Berthier-Saudrais, ne souhaite « ni infirmer ni confirmer l’information » et renvoie vers Céline Thoulouze, l’autre directrice éditoriale (qui vient tout juste d’être nommée directrice générale). D’après elle, l’abandon du projet n’aurait rien à voir avec le licenciement de Thoen. « Salomé Viaud a quitté Plon pour le Seuil. L’auteur de l’enquête l’a tout simplement suivie », justifie-t-elle. 

    Sauf que, comme a pu le vérifier Mediapart, l’auteur s’est mis d’accord avec le Seuil dès avril 2021, avant que son éditrice ne rejoigne ce groupe en septembre 2021. « Une fois que j’étais libéré de chez Plon, c’est moi qui ai contacté Le Seuil pour publier mon enquête. Cela n’avait rien à voir avec Salomé », précise par ailleurs Étienne Girard. 

    Une autre question se pose aussi : pour quelle raison le journaliste a-t-il pu conserver son avance  ? « Je pense que c’est parce que ce n’était pas grand-chose, il n’y a rien de choquant à cela », avance Céline Thoulouze qui martèle qu’il n’y a ni censure ni autocensure. « C’est plus plaisant de dire qu’on a renoncé à publier cette enquête à cause de pressions venues de Bolloré, mais ce n’est pas le cas, ajoute-t-elle. On est totalement libre de publier ce qu’on veut et jusque-là, personne ne nous a empêchés de le faire. Si je ne pouvais pas être libre de mes publications, je ne serais plus chez Plon, ni chez Editis. »

    Des documents entre plusieurs membres de la direction qu’a pu consulter Mediapart montrent pourtant que le lien entre Bolloré et l’abandon du projet est évident. Une source interne confirme : « On ne peut pas parler de censure mais il est vrai que défendre ce projet était devenu encombrant pour la nouvelle direction. » 

    Au retour de son congé maternité, Salomé Viaud fait une demande de rupture conventionnelle. Était-ce en lien avec cette affaire  ? Sollicitée par Mediapart, elle n’a pas souhaité répondre précisant être « tenue à la confidentialité ». Elle confirme toutefois avoir décidé de rejoindre le Seuil des semaines après le journaliste : « Au moment où Étienne décide de rejoindre le Seuil, il n’est pas question que j’y aille. J’ai quitté Plon le 19 juillet 2021 et rejoint le Seuil en septembre. » 

    L’inquiétude Bolloré également exprimée chez Grasset

    Une fois libéré de Plon, et l’enquête déjà bien avancée, Étienne Girard, est approché par d’autres maisons d’édition. Là encore, la menace Bolloré plane sur son projet.

    D’après nos informations, Grasset souhaite le faire signer, mais Étienne Girard s’inquiète une nouvelle fois. Pourra-t-il la publier alors que le milliardaire lorgne le groupe Lagardère, propriété de Hachette Éditions dont dépend Grasset  ? « On a en effet discuté de Bolloré mais il lui a été dit qu’il n’y aurait pas de problème. Et que si jamais ça devait poser un problème un jour, ce serait gagnant pour lui. Il pourrait conserver l’avance qu’on lui aurait versée et publier son livre ailleurs en racontant qu’il a été censuré », nous précise un salarié. 

    Sollicité pour savoir pourquoi Étienne Girard avait renoncé à publier chez Grasset, le journaliste confirme la teneur de ces échanges et dit avoir « préféré signer au Seuil ». Une autre source interne de la maison n’a en tout cas pas trop de doute sur le motif : « La mainmise éventuelle de Bolloré dans le futur est, sinon la raison, au moins l’une des raisons qui l’ont fait choisir le Seuil. » Et d’ajouter : « On a en effet une parfaite illustration de ce que peut susciter la peur des représailles de Bolloré dans le milieu de l’édition. » 

    Le parcours chaotique de cette enquête se termine donc au Seuil. L’auteur est rassuré puisque le milliardaire n’a pas de lien avec la maison d’édition. Le Radicalisé, qui bénéficiera d’une importante couverture médiatique, peut paraître le 28 octobre 2021, quelques jours à peine avant qu’Éric Zemmour n’annonce sa candidature à la présidentielle. 

    En octobre dernier, Mediapart documentait justement les inquiétudes au sein du groupe Editis et la crainte que Vincent Bolloré n’impose sa marque politique dans le monde de l’édition comme il le fait dans le champ médiatique, avec CNews ou Europe 1.

    Une crainte alimentée par l’arrivée chez Plon de Lise Boëll, éditrice historique de Zemmour, et qui fait désormais l’objet d’une enquête interne après les révélations récentes de Mediapart. Elle s’était notamment « portée garante du bon comportement passé de son adjoint » Mickaël Palvin au moment de son recrutement chez Plon alors que ce dernier avait été licencié pour « faute grave », au terme d’une enquête interne pour harcèlement moral. 

    Lors d’une enquête récente sur la mainmise de Bolloré dans l’édition publiée par Politis, des salariés du groupe Editis se voulaient rassurants. « Si un bon livre sur l’empire de Bolloré est proposé, il sera publié », répondait La Découverte, appartenant également au milliardaire. L’expérience chez Plon prouve que la peur a déjà gagné la maison. Une source interne résume : « On voit bien à quoi ça sert les décisions brutales de Bolloré. D’apparence isolées, elles permettent de distiller la peur et in fine, d’empêcher un auteur d’être publié. » 

    David Perrotin



  • Jules Elysard Jules Elysard 23 décembre 2021 19:25

    Pour ne pas froisser Bolloré, les éditions Plon renoncent à publier une enquête sur Zemmour

    Avant de paraître au Seuil en octobre, la première biographie non autorisée sur Éric Zemmour du journaliste Étienne Girard devait être publiée chez Plon, propriété de Vincent Bolloré. La direction a préféré renoncer au projet, pourtant déjà signé et en partie rémunéré, par crainte que cela déplaise au milliardaire.

    David Perrotin

    23 décembre 2021

    https://www.mediapart.fr/journal/france/231221/pour-ne-pas-froisser-bollore-les-editions-plon-renoncent-publier-une-enquete-sur-zemmour

     

    Pourquoi licencier un humoriste de Canal+, quitte à ternir sa réputation  ? Pourquoi purger la rédaction d’iTélé ou d’Europe 1 dans la douleur, quitte à susciter indignation et vague de soutien contre soi  ? Ce qui se passe chez Plon illustre peut-être l’intérêt de ce genre de décisions brutales prises par Vincent Bolloré. Cela montre comment le licenciement d’un homme peut façonner le climat anxiogène de tout un groupe. Et permettre de préserver les protégés du milliardaire, à l’instar du candidat Éric Zemmour. 

    Retour en mai 2020. Étienne Girard, ancien journaliste à Marianne et actuel rédacteur en chef adjoint à L’Express, s’intéresse à Zemmour. Ce dernier n’a pas encore fait part de ses ambitions présidentielles et n’est qu’un polémiste d’extrême droite diffusé quotidiennement sur CNews. Le journaliste souhaite réaliser une bio non autorisée du personnage et choisit de signer un contrat chez Robert Laffont avec Salomé Viaud pour éditrice le 6 mai 2020. Pour suivre son éditrice mutée chez Plon – tout comme Robert Laffont, la maison appartient au groupe Editis, propriété de Bolloré –, Étienne Girard voit son contrat transféré le 4 novembre de la même année. 

    Lorsqu’il avait demandé s’il aurait toute la liberté pour enquêter sur lui quitte à évoquer ses liens avec Vincent Bolloré et le rôle joué par ce dernier, on l’avait rassuré chez Plon comme chez Robert Laffont, en affirmant que les maisons étaient totalement libres et qu’Editis n’était pas Canal+. 

    Mais en novembre 2020, l’affaire Thoen éclate et vient une nouvelle fois confirmer la brutalité de Vincent Bolloré. L’humoriste de Canal+ se fait licencier après avoir participé à un sketch pour railler les obsessions anti-migrants du présentateur phare de CNews, Pascal Praud. Les signataires d’une pétition pour le soutenir sont inquiétés et plusieurs journalistes sont remerciés. 

    Plon résilie son contrat avec le journaliste 

    D’après des documents consultés par Mediapart, c’est à cette époque qu’Étienne Girard s’alarme auprès de sa maison d’édition dans la foulée de l’affaire Thoen. À trois reprises, le journaliste souhaite savoir si son enquête sera toujours publiée et avoir confirmation qu’on n’utilisera pas de supposés motifs juridiques pour la censurer.

    En décembre, d’abord, il demande des garanties à son éditrice, alors en congé maternité. Loin de le rassurer, la direction de Plon tarde à répondre et fait planer le doute sur la possibilité que son livre puisse être finalement publié. Étienne Girard n’obtient alors de réponse ferme ni de son éditrice, ni de la maison d’édition. Le livre était pourtant signé et attendu à l’automne. « À ce moment-là, je ne me sens pas vraiment rassuré », confirme Étienne Girard. 

    À partir de janvier 2021, plus rien ne se passe comme prévu. Le 13 janvier, le journaliste écrit à Salomé Viaud et demande une nouvelle fois la confirmation qu’il a bien une liberté totale d’enquête. Le 17 janvier 2021, nouvelle inquiétude d’Étienne Girard. Lors d’un échange avec son éditrice, il expose une nouvelle fois ses doutes. Sans explication, elle lui suggère de rompre son contrat. Le journaliste reçoit alors une lettre de rupture, qu’il accepte. 

    D’après cette lettre d’accord consultée par Mediapart, la décision est donc prise de renoncer à la parution de ce livre. « Ainsi que nous vous en avons informé, nous renonçons à la publication de cet ouvrage, et par conséquent souhaitons résilier notre contrat », peut-on lire dans ce document consulté par Mediapart. Fait exceptionnel, Plon libère l’auteur de son contrat, lui permet de publier son livre dans n’importe quelle autre maison et lui laisse conserver l’avance déjà versée. « Nous vous proposons de conserver, à titre de dédommagement forfaitaire, la somme qui vous a été versée à la signature du contrat », écrit la direction de Plon. 

    Auprès de Mediapart, Étienne Girard, qui ne souhaite pas livrer davantage de commentaires, confirme. « Plon m’a en effet libéré de mon contrat. Mais on ne m’a donné aucune raison », explique le journaliste. « Je ne sais pas si c’est parce qu’il n’est pas possible d’écrire sur Zemmour dans une maison appartenant à Bolloré, mais vu le contexte, on peut clairement se demander si ça avait un lien, ajoute-t-il. Cette décision m’a finalement soulagé ». 

     



  • Jules Elysard Jules Elysard 23 décembre 2021 18:45

    @ddacoudre
    Merci.
    Je lirai ton texte. Quand est-il paru ? Je n’ai pas vu la date.

    Je ne m’intéresse qu’accessoirement aux CV des personnages, mais on ne peut éviter toute critique ad hominem.
    Dès l’introduction, je précise que Zemmour et Macron "sont d’abord des agents et des produits de la société du spectacle".


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